Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
LAC_2/LAC41
Auguste LACAUSSADE
Poèmes et Paysages
1852
POÈMES ET PAYSAGES
X
Le Piton des Neiges. (Seconde Version.)
Océan, Océan,quand ta houle écumante 6+6 a
Roule, vague sur vague,aux coups de la tourmente, 6+6 a
Un flot majestueux,d'un seul jet dans les airs, 6+6 b
Monte submergeant toutde son élan sublime : 6+6 c
5 Comme un cratère on voitau vent fumer sa cime, 6+6 c
Et de sa masse énormeil domine les mers. 6+6 b
Les ondulationsque son volume écrase 6+6 a
Viennent incessammentse briser à sa base ; 6+6 a
L'eau bouillonne et bonditvers son front orgueilleux, 6+6 b
10 Mais lui, voyez ! deboutau fort de la tempête, 6+6 c
D'écume et de vapeursil couronne sa tête, 6+6 c
Mtrisant à ses piedsles assauts furieux. 6+6 b
Tel de ces pics que tu domines, 8 a
Superbe mont salazien, 7 b
15 Tel de ces montagnes voisines 8 a
Jaillit ton front aérien. 8 b
Immense, immuable, immobile, 8 c
Du plateau central de notre île 8 c
Ton sommet auguste et tranquille 8 c
20 Se dresse, embrassant l'horizon ; 8 d
Un hiver éternel y siège, 8 e
Et tes flancs que la nue assiège, 8 e
Se couvrent de glace et de neige, 8 e
A jamais chauves de gazon. 8 d
25 L'œil qui du sein des mers profondes 8 a
Contemple ta mâle beauté, 8 b
Sur la verte fille des ondes 8 a
Aime ta farouche âpreté. 8 b
Tu sembles, dans le vide immense, 8 c
30 Du vent léger qui se balance, 8 c
Ou de l'ouragan qui s'élance, 8 c
Écouter le bruit dans les cieux, 8 d
Et, comme un aïeul solitaire, 8 e
Sur l'océan et sur la terre 8 e
35 Fixant un regard centenaire, 8 e
Veiller, penseur silencieux. 8 d
Quand le soleil s'éteintet que l'ombre est venue, 6+6 a
Quand la lune se lèveau-dessus de la nue, 6+6 a
La mer autour de toiroule, mouvant miroir ; 6+6 b
40 Des cieux l'astre des nuitsblanchit les vastes dômes, 6+6 c
Et tu vois les vaisseaux,comme de blancs fantômes, 6+6 c
Glisser à l'horizondans les vapeurs du soir. 6+6 b
Et le hardi pêcheurdont la barque rapide 6+6 a
Bondit légèrementsur la nappe limpide, 6+6 a
45 Et l'oiseau que la nuita surpris sur les mers, 6+6 b
Voyant bleuir au cielta forme aérienne, 6+6 c
Orientant leur volsur ta cime lointaine, 6+6 c
S'avancent au roulisberceur des flots amers. 6+6 b
Et ton front d'un azur intense, 8 a
50 Aux clartés de l'astre songeur, 8 b
Appart plus sombre à distance 8 a
A l'œil pensif du voyageur. 8 b
Il voit l'essaim des paille-en-queue, 8 c
Qui font d'un coup d'aile une lieue, 8 c
55 Tachant de blanc la vte bleue, 8 c
Regagner l'île aux verts îlots. 8 d
Et ta masse antique et profonde, 8 e
Qu'une clarté d'opale inonde, 8 e
Semble le noir spectre de l'onde 8 e
60 Debout sur l'abîme des flots. 8 d
Ah ! devant ton profil austère 8 a
Combien de siècles ont passé ! 8 b
Sur ton granit que rien n'altère 8 a
Le pas du temps s'est effacé. 8 b
65 Que de jours de calme et d'orage, 8 c
Et de trombe et d'ardent mirage, 8 c
Et de tourmente et de naufrage, 8 c
Pour ton œil séculaire ont lui ! 8 d
Tempête, ombre, aquilon, lumière, 8 e
70 Tout rentra dans la nuit première ; 8 e
Mais toi, dans ta stature altière, 8 e
Tu fus alors comme aujourd'hui. 8 d
Alors comme aujourd'huiles rougeurs de l'aurore, 6+6 a
Et la pourpre des soirsque l'ombre décolore, 6+6 a
75 Sur ta tête de neigeont répandu leurs feux ; 6+6 b
Et quand l'aube ou la nuitvint sourire à la terre, 6+6 c
Dans le vide étoilétu brillas solitaire, 6+6 c
Comme un phare aux refletsdoux et mystérieux. 6+6 b
Alors comme aujourd'huide tes rochers arides 6+6 a
80 Tu versas dans nos boisla nappe aux eaux limpides ; 6+6 a
Et défiant toujoursle vent dévastateur, 6+6 b
Et drapant tes flancs nusdu manteau des nuages, 6+6 c
Adamastor des montset trônant sur les âges, 6+6 c
Tu levas dans les cieuxton front dominateur. 6+6 b
85 O colosses de la nature, 8 a
Pics d'inaccessible hauteur, 8 b
Dont l'inébranlable structure 8 a
Brave l'ouragan destructeur ! 8 b
Blocs altiers, masse indéfinie, 8 c
90 Gouffres, chaos, désharmonie, 8 c
Que la main d'un fatal génie 8 c
Sema dans ces lieux écartés ; 8 d
Gerbes d'éclairs, sombres nuages, 8 e
Nids fulgurants d' les orages 8 e
95 S'élancent en éclats sauvages 8 e
Au sein des monts épouvantés ; 8 d
Torrent, gouffre, océan, tempête, 8 a
Emportez-moi dans vos terreurs, 8 b
Car j'aime à sentir sur ma tête 8 a
100 Passer le vent de vos fureurs ! 8 b
J'aime à contempler vos abîmes, 8 c
A mesurer vos hautes cimes, 8 c
A suivre vos houles sublimes, 8 c
A me remplir de votre effroi ! 8 d
105 Au vent, à l'éclair, à la flamme 8 e
Je veux, je veux mêler mon âme ! 8 e
Mon âme en tes grandeurs t'acclame, 8 e
O nature ! et grandit en moi. 8 d
mètre profils métriques : 8, 6+6, (7)
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