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LAC_2/LAC32
Auguste LACAUSSADE
Poèmes et Paysages
1852
POÈMES ET PAYSAGES
I
Vocation
Ma fleur contient un fruit et mon vers une idée.
LA MÈRE
Pourquoi jeter ta voix si paisible et si douce 6+6 a
A travers ces rumeurs d'un siècle aux fortes voix ? 6+6 b
Ami, crois-moi, résiste au démon qui te pousse ; 6+6 a
Laisse tes faibles chants, comme l'eau sur la mousse 6+6 a
5 Laisse tes chants couler à l'ombre de nos bois. 6+6 b
LE FILS
Mère, vous m'avez dit aux jours de mon enfance : 6+6 a
« A de nobles instincts livre-toi sans défense. 6+6 a
Ta raison ni ton cœur ne sauraient t'égarer : 6+6 a
S'ils parlent, obéis sans jamais murmurer. 6+6 a
10 Pour le cœur, la raison est une sœur aînée : 6+6 a
C'est de leur saint amour que la sagesse est née. 6+6 a
Sans elle on est aveugle, et stérile sans lui. 6+6 a
Demande-leur toujours un mutuel appui ; 6+6 a
Et, pareil à l'oiseau qui se fie à son aile, 6+6 a
15 Laisse guider ton vol à leur voix maternelle. » 6+6 a
Fidèle à vos leçons, quand leur voix a parlé, 6+6 a
Mère, sur mon chemin je n'ai point reculé. 6+6 a
LA MÈRE
Est-ce bien la raison qui parle et nous conseille ? 6+6 a
Ou quelque espoir chanteur qui séduit notre oreille, 6+6 a
20 D'un cœur bien jeune encor flattant les passions, 6+6 a
Ne nous berce-t-il pas, ami, d'illusions ? 6+6 a
La Muse t'éblouit ! oh ! la Muse est si belle ! 6+6 a
Mais son ardent regard brûlerait ta prunelle ; 6+6 a
Du soleil l'aigle seul affronte les splendeurs. 6+6 a
25 Pour un rêve insensé ne fuis point ma chaumière ! 6+6 b
O papillon d'un jour épris de la lumière, 6+6 b
Ne vaut-il pas mieux vivre et mourir dans les fleurs ? 6+6 a
LE FILS
Si la gloire est pour vous un rêve, une chimère, 6+6 a
Ce rêve est beau, vous-même en convenez, ma mère. 6+6 a
LA MÈRE
30 Sa voix un jour ou deux chante sur un tombeau, 6+6 a
Mais un écho d'un jour n'importe point au sage : 6+6 b
C'est le vol sur les mers d'un oiseau de passage ; 6+6 b
C'est dans la nuit des temps un rapide flambeau ; 6+6 a
C'est l'arbre de nos bois à l'abondant feuillage, 6+6 c
35 Qu'étouffe dans ses nœuds la liane sauvage 6+6 c
Ah ! l'oubli croît au pied du laurier le plus beau ! 6+6 a
LE FILS
S'il est des noms éteints, des noms plongés dans l'ombre, 6+6 a
Sur qui pèse des temps la nuit antique et sombre, 6+6 a
Il en est dont l'éclat ne s'est point affaibli : 6+6 a
40 Pics superbes planant au-dessus de l'oubli, 6+6 a
Dressant sur l'avenir leur cime fraternelle, 6+6 a
Ils survivent, baignés d'une gloire éternelle ! 6+6 a
LA MÈRE
Mais aussi quelle angoisse ! et combien d'hommes-rois 6+6 a
Pour arriver au trône ont passé par la croix ! 6+6 a
LE FILS
45 A leur sainte infortune ils ont dû se résoudre : 6+6 a
Les sommets seuls ont droit au sacre de la foudre ! 6+6 a
LA MÈRE
Égarés sur leur trace, hélas ! que d'insensés 6+6 a
Ont tenté l'ouragan et les flots courroucés ! 6+6 a
Combien dans cet espoir d'une vaste conquête 6+6 a
50 Au lieu d'un nouveau monde ont trouvé la tempête ! 6+6 a
Que d'espoirs échoués ! que d'efforts superflus ! 6+6 a
Beaucoup sont appelés, combien peu sont élus ! 6+6 a
Dans l'océan des jours un nom ou deux surnage. 6+6 a
L'onde est pleine d'écueils qu'on ignore à ton age : 6+6 a
55 Le chant de la sirène attire ; sous le flot 6+6 a
Crains de trouver la tombe, imprudent matelot ! 6+6 a
LE FILS
Que sous l'onde en fureur le faible sombre et meure, 6+6 a
Qu'importe ! l'homme fort lutte, dompte et demeure ! 6+6 a
Vers l'inconnu prenant un vol audacieux, 6+6 a
60 Sondant les profondeurs de l'abîme ou des cieux, 6+6 a
Il reviendra vainqueur ! et, debout sur les cimes, 6+6 a
Nouveau prophète au front plein de lueurs sublimes, 6+6 a
Aux peuples prosternés il dira ses travaux, 6+6 a
En leur léguant des lois ou des mondes nouveaux ! 6+6 a
LA MÈRE
65 Mais il faut un Moïse à toute œuvre divine ! 6+6 a
Malheur à l'insensé dont l'orgueil se devine, 6+6 a
Qui, rêvant pour ses jours un périlleux labeur, 6+6 a
Ose envier leur rôle aux hommes du Seigneur ! 6+6 a
A leurs vastes travaux Dieu mesura leurs forces. 6+6 a
70 C'est lui qui fait au chêne aux robustes écorces 6+6 a
Sa racine profonde et ses rameaux puissants 6+6 a
Pour porter sans fléchir la colère des vents. 6+6 a
Mais, prodigue envers tous, toujours bon, toujours juste, 6+6 a
Il donna la faiblesse et la grâce à l'arbuste. 6+6 a
75 Tout est grand à sa place ; ici-bas et là-haut 6+6 a
Chaque chose concourt à l'œuvre du Très-Haut. 6+6 a
Il dit à l'arbre altier : « Lutte avec la tempête ; » 6+6 a
Au roseau : « Sous les vents plie humblement la tête. » 6+6 a
LE FILS
Celui qui de son sang racheta nos malheurs, 6+6 a
80 Pour conquérir le monde a choisi des pêcheurs. 6+6 a
LA MÈRE
Si le but est divin et si l'aile est divine, 6+6 a
Qu'importe l'horizon ! qu'importe l'origine ! 6+6 a
Qu'il s'élance des mers ou qu'il parte d'un nid, 6+6 a
L'astre et l'aigle des cieux atteindront le zénith ! 6+6 a
85 Mais l'aigle et le soleil ont des ailes de flamme ! 6+6 a
Mais le Christ à l'apôtre avait prêté son âme ! 6+6 a
Mais l'astre et le disciple, instruments radieux, 6+6 a
Faits pour guider la terre et l'homme vers les cieux, 6+6 a
S'éclairant au foyer des volontés suprêmes, 6+6 a
90 Rayonnent par le maître et non point par eux-mêmes ! 6+6 a
Eh ! quels sont parmi nous les hommes de son choix ? 6+6 a
Dieu nous a-t-il prêté sa lumière ou sa voix ? 6+6 a
Ce siècle est encombré d'ambitions hautaines ! 6+6 a
Les cœurs sont aveuglés, les routes incertaines. 6+6 a
95 Combien, hélas ! combien sont arrivés trop tard 6+6 a
Pour briller à leur place au firmament de l'Art ! 6+6 a
Ami, quand le soleil plane au dôme céleste, 6+6 a
L'étoile doit voiler son front pâle et modeste, 6+6 a
Jusqu'à l'heure où, s'ouvrant, fleurs des nocturnes cieux, 6+6 a
100 Les étoiles, ses sœurs, éclosent à nos yeux. 6+6 a
L'humble oiseau, pour chanter, attend que sur la terre 6+6 a
La nuit ait répandu son ombre et son mystère. 6+6 a
Chante et brille comme eux, loin du jour et du bruit ; 6+6 a
Sois l'oiseau de nos bois, l'étoile de ma nuit, 6+6 a
105 Et ne donne, ô mon fils ! qu'à ta douce vallée 6+6 a
Les paisibles accords de ton hymne voilée. 6+6 a
LE FILS
Quoi ! ne livrer jamais ma voile et mes accords 6+6 a
Qu'au calme de ces eaux, qu'au souffle de ces bords ! 6+6 a
N'aventurer jamais ma nef et mon courage 6+6 a
110 Dans les luttes du bien contre l'homme et l'orage ! 6+6 a
De peur de me blesser à leurs troncs épineux, 6+6 a
Laisser croître et monter nos préjugés haineux ! 6+6 a
De tant d'aveugle orgueil tolérer l'insolence ! 6+6 a
Voir triompher le mal et garder le silence ! 6+6 a
115 Voir du joug au tombeau passer l'humanité 6+6 a
Sans permettre à ma langue un cri de liberté, 6+6 a
Sans blâmer des hauteurs d'une voix mâle et grave 6+6 a
Le pouvoir usurpé du maître sur l'esclave !… 6+6 a
Ah ! contre un tel oubli de l'homme et de ses droits 6+6 a
120 Tout être, infime ou grand, peut élever la voix. 6+6 a
Le faible doit marcher lorsque le fort s'arrête. 6+6 a
Du glaive trois fois lourd, trempé pour la conquête, 6+6 a
Je n'ai jamais rêvé le fardeau dans mes mains. 6+6 a
Que l'homme au bras d'acier, aux efforts surhumains, 6+6 a
125 De son siècle hâtant la lenteur inféconde, 6+6 a
Pour le faire avancer brutalise le monde, 6+6 a
Gloire à lui ! — Le poète adoucira son chant 6+6 a
Pour parler au superbe et fléchir le méchant. 6+6 a
Pour attendrir celui que la colère enflamme, 6+6 a
130 Mouillant son vers ardent des larmes de son âme, 6+6 a
Sa voix fera chanter, à la face du ciel, 6+6 a
Le pardon de Caïn par les lèvres d'Abel ! 6+6 a
Sa lyre enseignera, sans haine et sans démence, 6+6 a
L'espérance à l'esclave, au maître la clémence ; 6+6 a
135 Elle dira qu'un Dieu sur la Croix est monté 6+6 a
Pour que dans l'homme un Dieu soit toujours respecté ! 6+6 a
Qu'il nous faut, nous venus en des temps plus prospères, 6+6 a
Combattre et racheter les fautes de nos pères ; 6+6 a
Qu'il nous faut, nous leurs fils, expier le passé, 6+6 a
140 Venger le droit humain dans l'esclave blessé, 6+6 a
Rendre à l'être déchu — don plus cher que la vie ! — 6+6 a
Avec la liberté, sa dignité ravie, 6+6 a
L'arracher à sa nuit, l'abreuver à son tour 6+6 a
Des eaux de la sagesse et des eaux de l'amour, 6+6 a
145 Et le régénérer à ces sources premières, 6+6 a
Le cœur par les vertus, âme par les lumières ! 6+6 a
On peut d'un joug inique avoir subi la loi, 6+6 a
Mais l'étude affranchit, et le génie est roi ; 6+6 a
Et l'esprit, combattant avec persévérance, 6+6 a
150 Tuera la servitude en tuant l'ignorance !… 6+6 a
Voilà ce que mon luth, de clémence animé, 6+6 a
Dira pour consoler tout un peuple opprimé. 6+6 a
Le poète est surtout l'ami de la souffrance : 6+6 a
Son cœur est fait d'amour et sa voix d'espérance ; 6+6 a
155 Sur toutes les douleurs, aux bons comme aux pervers, 6+6 a
Toujours il doit verser le baume de ses vers ; 6+6 a
Et toujours, de sa lyre à l'ineffable corde, 6+6 a
Il doit monter des chants d'espoir et de concorde. 6+6 a
LA MÈRE
O jeunesse ! ô candeur ! saintes illusions ! 6+6 a
160 Et tu veux attendrir l'homme et ses passions ! 6+6 a
Sur le sol des bienfaits germe l'ingratitude. 6+6 a
De ton propre bonheur fais plutôt ton étude. 6+6 a
Régénérer les jours ? mais c'est l'œuvre du temps ! 6+6 a
Lui seul fait aux hivers succéder les printemps. 6+6 a
165 L'envieux, sous ton ombre abritant sa couleuvre, 6+6 a
De ses impurs venins viendra salir ton œuvre. 6+6 a
O misère ! il dira qu'on peut voir à la fois 6+6 a
Des flammes dans tes yeux et du sang dans ta voix, 6+6 a
Et qu'il sait lire, au jour de sa pensée intègre, 6+6 a
170 Ta haine pour le blanc sous ta pitié du nègre !… 6+6 a
L'homme est vain et crédule et méchant tour à tour : 6+6 a
D'avoir aimé sa cause il nous punit un jour. 6+6 a
LE FILS
Eh ! que me fait à moi son amour ou sa haine ? 6+6 a
Insensé qui se fie à la justice humaine ! 6+6 a
175 Bien plus loin, bien plus haut, j'ai placé mon espoir. 6+6 a
Par la vertu dicté le chant est un devoir. 6+6 a
Du poète ici-bas la mission est sainte : 6+6 a
Sa tête, de laurier moins que d'épine est ceinte ; 6+6 a
Il se doit, il se donne ; à Dieu seul de juger ! 6+6 a
180 Il songe à l'avenir et non point au danger. 6+6 a
Eh ! qu'importe d'ailleurs ! l'orage a son ivresse. 6+6 a
Je sens battre à mon front le sang de la jeunesse 6+6 a
Et j'ai soif d'action ! Las d'un rongeant repos, 6+6 a
Je veux vivre enivré de la rumeur des flots ! 6+6 a
185 Je hais l'obscurité ! L'oisiveté me pèse ! 6+6 a
Dans un cercle étouffant ma vie est mal à l'aise ; 6+6 a
J'ai soif d'espace et d'air, d'air et de liberté, 6+6 a
Pour y rouler mon aile à pleine volonté ! 6+6 a
Je suis fils de ces monts dont les crêtes sauvages 6+6 a
190 Ne se couronnent point d'azur, mais de nuages. 6+6 a
J'aime la mer ! — la mer, de son bruit orageux, 6+6 a
A bercé, jeune encor, mon sommeil et mes jeux ! 6+6 a
C'est ma nourrice à moi ! Comme un coursier qui fume, 6+6 a
Que de fois, m'emportant sur sa croupe d'écume, 6+6 a
195 Elle a bondi sous moi ! Que de fois, triomphant, 6+6 a
J'ai mêlé sa crinière à mes boucles d'enfant ! 6+6 a
Aussi, j'aime la mer et ceux qui, forts comme elle, 6+6 a
S'en vont au vent du large essayer leur grande aile ; 6+6 a
Le fier oiseau du Cap, hardi navigateur, 6+6 a
200 Qui fend l'immensité du pôle à l'Équateur, 6+6 a
Et double en se jouant son rocher de tempête, 6+6 a
L'ouragan sous ses pieds, l'ouragan sur sa tête ! 6+6 a
Je ne sens point en moi l'inaltérable humeur 6+6 a
Du cygne ami des lacs, qui chante, heureux rameur, 6+6 a
205 Sur des flots où se meut l'ombre molle des palmes, 6+6 a
Ses amours purs comme eux, comme eux sereins et calmes. 6+6 a
Ma jeunesse répugne à d'inutiles jours ; 6+6 a
Je porte dans mon sein de plus hautes amours. 6+6 a
La Muse est mon amante, et mon Dieu, la Nature ! 6+6 a
210 Je veux, sous leurs regards, vibrante créature, 6+6 a
Laisser sur tous les tons, dans tout mode vainqueur, 6+6 a
Chanter à pleine voix la lyre de mon cœur ! 6+6 a
J'ai besoin d'épancher ma veine adolescente. 6+6 a
Je suis d'un sol ardent où la sève est puissante, 6+6 a
215 Et mes pensers croîtront ! et, s'ouvrant dans les cieux, 6+6 a
Arbres de poésie aux rameaux spacieux, 6+6 a
Ils épandront au loin leur ombre sur la terre : 6+6 a
Ombre où viendra songer le vieillard solitaire, 6+6 a
Ombre où viendra rêver la femme au cœur souffrant, 6+6 a
220 Ombre où viendra s'asseoir le voyageur errant, 6+6 a
Ombre d'où couleront de calmantes pensées 6+6 a
Sur les cœurs irrités et les âmes blessées ! 6+6 a
Être utile ! grandir une auréole au front ! 6+6 a
Aux plus divins sommets s'élancer d'un seul bond ! 6+6 a
225 Et dans un but suprême — ô suprême victoire ! — 6+6 a
Doubler de l'avenir l'orageux promontoire ! 6+6 a
O rêve des grands cœurs, lutte qu'il faut tenter ! 6+6 a
Oh ! laissez-moi partir ! oh ! laissez-moi chanter, 6+6 a
Ma mère ! oh ! laissez-moi, même au prix du naufrage, 6+6 a
230 A d'aussi hauts espoirs mesurer mon courage ! 6+6 a
LA MÈRE
Puisque ma voix, ami, n'a pu vous retenir, 6+6 a
Partez ! Dans nos printemps, les yeux sur l'avenir, 6+6 a
Nous ne croyons qu'en nous. Hélas ! l'expérience 6+6 a
Est un fruit de l'automne, une amère science 6+6 a
235 Qu'au présent dédaigneux offre en vain le passé. 6+6 a
Nous voulons passer tous où d'autres ont passé. 6+6 a
L'ambition pour nef et pour nocher l'audace, 6+6 a
Nous voulons affronter l'écueil qui nous menace ; 6+6 a
Et plus tard, quand la vague a trahi tous nos vœux, 6+6 a
240 Quand les neiges de l'âge ont blanchi nos cheveux, 6+6 a
De labeurs harassé, battus des flots contraires, 6+6 a
Nous sombrons sous l'espoir qui vit sombrer nos frères ; 6+6 a
Et nous sentons alors, dans l'angoisse du cœur, 6+6 a
Qu'on a tout délaissé pour un songe menteur, 6+6 a
245 Songe qu'à son réveil la raison nous enlève. 6+6 a
Hors l'amour des enfants, tout est mensonge et rêve ! 6+6 a
Tu le sauras un jour… Mais va cueillir ailleurs 6+6 a
Ton lot d'illusions, d'épines et de fleurs. 6+6 a
Je ne dois point flétrir tes espoirs éphémères, 6+6 a
250 Car le bonheur, ami, n'est fait que de chimères. 6+6 a
Pour moi, je veux rester à l'ombre de ces bois 6+6 a
Où joua ton enfance, où s'inspira ta voix. 6+6 a
Triste de tes revers, de ton bonheur heureuse, 6+6 a
Je suivrai du regard ta course aventureuse, 6+6 a
255 Et je prierai le ciel de mesurer les vents 6+6 a
A l'esquif que conduit ta voile aux plis mouvants. 6+6 a
Mais, quel que soit le sort qui t'attend dans la lutte, 6+6 a
La palme ou le cyprès, le triomphe ou la chute, 6+6 a
Souviens-toi qu'en ce monde il est du moins un cœur 6+6 a
260 Qui t'aimera vaincu tout autant que vainqueur, 6+6 a
Et, contre tous les coups d'une fortune amère, 6+6 a
Que toujours, mon enfant ! il te reste ta mère ! 6+6 a
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