Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
HUG_9/HUG688
Victor HUGO
L'année terrible
1872
OCTOBRE
III
Sept. Le chiffre du mal.Le nombre Dieu ramène, 6+6 a
Comme en un vil cachot,toute la faute humaine. 6+6 a
Sept princes. Wurtemberget Mecklembourg, Nassau, 6+6 b
Saxe, Bade, Bavièreet Prusse, affreux réseau. 6+6 b
5 Ils dressent dans la nuitleurs tentes sépulcrales. 6+6 a
Les cercles de l'enfersont là, mornes spirales ; 6+6 a
Haine, hiver, guerre, deuil,peste, famine, ennui. 6+6 b
Paris a les sept nœudsdes ténèbres sur lui. 6+6 b
Paris devant son mura sept chefs comme Thèbe. 6+6 a
10 Spectacle inouï ! l'astreassiégé par l'Érèbe. 6+6 a
La nuit donne l'assautà la lumière. Un cri 6+6 b
Sort de l'astre en détresse,et le néant a ri. 6+6 b
La cécité combatle jour ; la morne envie 6+6 a
Attaque le cratèreauguste de la vie, 6+6 a
15 Le grand foyer central,l'astre aux astres uni. 6+6 b
Tous les yeux inconnusouverts dans l'infini 6+6 b
S'étonnent ; qu'est-ce donc ?Quoi ! la clarté se voile ! 6+6 a
Un long frisson d'horreurcourt d'étoile en étoile. 6+6 a
Sauve ton œuvre, ô Dieu,toi qui d'un souffle émeus 6+6 b
20 L'ombre Léviathantord ses bras venimeux ! 6+6 b
C'en est fait. La batailleinfâme est commencée. 6+6 a
Comme un phare jadisgardait la porte Scée, 6+6 a
Un flamboiement jaillitde l'astre, avertissant 6+6 b
Le ciel que l'enfer monteet que la nuit descend. 6+6 b
25 Le gouffre est comme un murénorme de fumée 6+6 a
fourmille on ne saitquelle farouche armée ; 6+6 a
Nuage monstrueux luisent des airains ; 6+6 b
Et les bruits infernauxet les bruits souterrains 6+6 b
Se mêlent, et, hurlantau fond de la géhenne, 6+6 a
30 Les tonnerres ont l'airde bêtes à la chne. 6+6 a
Une marée informe grondent les typhons 6+6 b
Arrive, crt et rouleavec des cris profonds, 6+6 b
Et ce chaos s'acharneà tuer cette sphère. 6+6 a
Lui frappe avec la flamme,elle avec la lumière ; 6+6 a
35 Et l'abîme a l'éclairet l'astre a le rayon. 6+6 b
L'obscurité, flot, brume,ouragan, tourbillon, 6+6 b
Tombant sur l'astre, encor,toujours, encore, encore, 6+6 a
Cherche à se verser touteen ce puits de l'aurore. 6+6 a
Qui l'emportera ? Crainte,espoir ! Frémissements ! 6+6 b
40 La splendide rondeurde l'astre, par moments, 6+6 b
Sous d'affreux gonflementsde ténèbres s'efface, 6+6 a
Et, comme vaguementtremble et flotte une face, 6+6 a
De plus en plus sinistreet pâle, il dispart. 6+6 b
Est-ce que d'une étoileon prononce l'arrêt ? 6+6 b
45 Qui donc le peut ? Qui donca droit d'ôter au monde 6+6 a
Cette lueur sacréeet cette âme profonde ? 6+6 a
L'enfer semble une gueuleeffroyable qui mord. 6+6 b
Et l'on ne voit plus l'astre.Est-ce donc qu'il est mort ? 6+6 b
Tout à coup un rayonsort par une trouée. 6+6 a
50 Une crinière en feu,par les vents secouée, 6+6 a
Appart… — Le voilà !
C'est lui. Vivant, aimant, 6+6 b
Il condamne la Nuità l'éblouissement, 6+6 b
Et, soudain reparudans sa beauté première, 6+6 a
La couvre d'une écumeimmense de lumière. 6+6 a
55 Le chaos est-il doncvaincu ? Non. La noirceur 6+6 b
Redouble, et le refluxdu gouffre envahisseur 6+6 b
Revient, et l'on diraitque Dieu se décourage. 6+6 a
De nouveau, dans l'horreur,dans la nuit, dans l'orage, 6+6 a
On cherche l'astre. doncest-il ? Quel guet-apens ! 6+6 b
60 Et rien ne continue,et tout est en suspens ; 6+6 b
La création sentqu'elle est témoin d'un crime ; 6+6 a
Et l'univers regardeavec stupeur l'abîme 6+6 a
Qui, sans relâche, au fonddu firmament vermeil, 6+6 b
Jette un vomissementd'ombre sur le soleil. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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