Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
HUG_8/HUG94
Victor HUGO
Odes et Ballades
1826
BALLADES
1823-1828
BALLADE SEPTIÈME
LA MÊLÉE
Les armées s'ébranlent, le choc est terrible,
les combattants sont terribles, les blessures
sont terribles, la mêlée est terrible.
GONZALO BERCEO, La Bataille de Simancas.
Pâtre ! change de route.Au pied de ces collines 6+6 a
Vois onduler deux rangsd'épaisses javelines ; 6+6 a
Vois ces deux bataillonsl'un vers l'autre marchant ; 6+6 b
Au signal de leurs chefsque divise la haine, 6+6 c
5 Ils se sont pour combattrearrêtés dans la plaine. 6+6 c
Écoute ces clameurs…tu frémis c'est leur chant ! 6+6 b
 « Accourez tous, oiseaux de proie, 8 a
 Aigles, hiboux, Vautours, corbeaux ! 8 b
 Volez ! Volez tous pleins de joie 8 a
10  À ces champs comme à des tombeaux ! 8 b
 Que l'ennemi sous notre glaive 8 c
 Tombe avec le jour qui s'achève ! 8 c
 Les psaumes du soir sont finis. 8 d
 Le prêtre, qui suit leurs bannières, 8 e
15  Leur a dit leurs vêpres dernières, 8 e
 Et le nôtre nous a bénis ! » 8 d
Halbert, baron normand,Ronan, prince de Galles, 6+6 a
Vont mesurer icileurs forces presqu 'égales ; 6+6 a
Les Normands sont adroits ;les Gallois sont ardents. 6+6 b
20 Ceux-là viennent chargésd'une armure sonore ; 6+6 c
Ceux-ci font, pour couvrirleur front sauvage encore, 6+6 c
De la gueule des loupsun casque armé de dents ! 6+6 b
 « Que nous fait la plainte des veuves, 8 a
 Et de l'orphelin gémissant ? 8 b
25  Demain nous laverons aux fleuves 8 a
 Nos bras teints de fange et de sang. 8 b
 Serrons nos rangs, brûlons nos tentes ! 8 c
 Que nos trompettes éclatantes 8 c
 Glacent l'ennemi méprisé ! 8 d
30  En vain leurs essaims se déroulent ; 8 e
 Dans chacun des sillons qu'ils foulent 8 e
 Leur sépulcre est déjà creusé ! » 8 d
Le signal est donné.— Parmi des flots de poudre, 6+6 a
Leurs pas courts et pressésroulent comme la foudre… — 6+6 a
35 Comme deux chevaux noirsqui dévorent le frein, 6+6 b
Comme deux grands taureauxluttant dans les vallées, 6+6 c
Les deux masses de fer,à grand bruit ébranlées, 6+6 c
Brisent d'un même chocleur double front d'airain. 6+6 b
 « Allons, guerriers ! la charge sonne ! 8 a
40  Courrez, frappez, c'est le moment ! 8 b
 Aux sons de la trompe saxonne, 8 a
 Aux accords du clairon normand ! 8 b
 Dagues, hallebardes, épées, 8 c
 Pertuisanes de sang trempées, 8 c
45  Haches, poignards à deux tranchants, 8 d
 Parmi les cuirasses froissées, 8 c
 Mêlez vos pointes hérissées, 8 c
 Comme la ronce dans les champs ! » 8 d
est donc le soleil ?Il luit dans la fumée 6+6 a
50 Comme un bouclier rougeen la forge enflammée. 6+6 a
Dans les vapeurs de sangon voit briller le fer ; 6+6 b
La vallée au loin sembleune fournaise ardente ; 6+6 c
On dirait qu'au milieude la plaine grondante 6+6 c
S'est ouverte soudainla bouche de l'enfer. 6+6 b
55  « Le jeu des héros se prolonge, 8 a
 Les rangs s'enfoncent dans les rangs, 8 b
 Le pied des combattants se plonge 8 a
 Dans la blessure des mourants. 8 b
 Avançons ! avançons ! courage ! 8 c
60  Le fantassin mord avec rage 8 c
 Le poitrail de fer du coursier ; 8 d
 Les chevaux blanchissants frissonnent, 8 e
 Et les masses d'armes résonnent 8 e
 Sur leurs caparaçons d'acier ! 8 d
65 Noir chaos de coursiers,d'hommes, d'armes heurtées ! 6+6 a
Les Gallois, tout couvertsde peaux ensanglantées, 6+6 a
Se roulent sur le darddes écus meurtriers ; 6+6 b
À mourir sur leurs mortsobstinés et fidèles, 6+6 c
Ils semblent assiégercomme des citadelles 6+6 c
70 Les cavaliers normandssur leurs grands destriers. 6+6 b
 « Que ceux qui brisent leur épée 8 a
 Luttent des ongles et des dents, 8 b
 S'ils veulent fuir la faim trompée 8 a
 Des loups autour de nous rôdants ! 8 b
75  Point de prisonniers ! point d'esclaves ! 8 c
 S'il faut mourir, mourrons en braves 8 c
 Sur nos compagnons immolés. 8 d
 Que demain le jour, s'il se lève, 8 e
 Voie encor des tronçons de glaive 8 e
80  Étreints par nos bras mutilés !… » 8 d
Viens, berger: la nuit tombe,et plus de sang ruisselle ; 6+6 a
De coups plus furieuxchaque armure étincelle ; 6+6 a
Les chevaux éperdusse dérobent aux mors. 6+6 b
Viens, laissons achevercette lutte brûlante. 6+6 c
85 Ces hommes acharnésà leur tache sanglante 6+6 c
Se reposeront tousdemain, vainqueurs ou morts ! 6+6 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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