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| = césure
HUG_7/HUG667
Victor HUGO
Les Chansons des rues et des bois
1865
LIVRE SECOND
III
LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ
IV
SOUVENIR DES VIEILLES GUERRES
Pour la France et la république, 8 a
En Navarre nous nous battions. 8 b
Là parfois la balle est oblique ; 8 a
Tous les rocs sont des bastions. 8 b
5 Notre chef, une barbe grise, 8 a
Le capitaine, était tombé, 8 b
Ayant reçu près d'une église 8 a
Le coup de fusil d'un abbé. 8 b
La blessure parut malsaine. 8 a
10 C'était un vieux et fier garçon, 8 b
En France, à Marine-sur-Seine, 8 a
On peut voir encor sa maison. 8 b
On emporta le capitaine 8 a
Dont on sentait plier les os ; 8 b
15 On l'assit près d'une fontaine 8 a
D'où s'envolèrent les oiseaux. 8 b
Nous lui criâmes : — Guerre ! fête ! 8 a
Forçons le camp ! prenons le fort ! 8 b
Mais il laissa pencher sa tête, 8 a
20 Et nous vîmes qu'il était mort. 8 b
L'aide-major avec sa trousse 8 a
N'y put rien faire et s'en alla ; 8 b
Nous ramassâmes de la mousse ; 8 a
De grands vieux chênes étaient là. 8 b
25 On fit au mort une jonchée 8 a
De fleurs et de branches de houx ; 8 b
Sa bouche n'était point fâchée, 8 a
Son œil intrépide était doux. 8 b
L'abbé fut pris. — Qu'on nous l'amène ! 8 a
30 Qu'il meure !On forma le carré ; 8 b
Mais on vit que le capitaine 8 a
Voulait faire grâce au curé. 8 b
On chassa du pied le jésuite ; 8 a
Et le mort semblait dire : Assez ! 8 b
35 Quoiqu'il dût regretter la suite 8 a
De nos grands combats commencés. 8 b
Il avait sans doute à Marine 8 a
Quelques bons vieux amours tremblants ; 8 b
Nous trouvâmes sur sa poitrine 8 a
40 Une boucle de cheveux blancs. 8 b
Une fosse lui fut creusée 8 a
À la baïonnette, en priant ; 8 b
Puis on laissa sous la rosée 8 a
Dormir ce brave souriant. 8 b
45 Le bataillon reprit sa marche, 8 a
À la brune, entre chien et loup ; 8 b
Nous marchions. Les ponts n'ont qu'une arche. 8 a
Des pâtres au loin sont debout. 8 b
La montagne est assez maussade ; 8 a
50 La nuit est froide et le jour chaud ; 8 b
Et l'on rencontre l'embrassade 8 a
Des grands ours de huit pieds de haut. 8 b
L'homme en ces monts naît trabucaire ; 8 a
Prendre et pendre est tout l'alphabet ; 8 b
55 Et tout se règle avec l'équerre 8 a
Que font les deux bras du gibet. 8 b
On est bandit en paix, en guerre 8 a
On s'appelle guérillero. 8 b
Le peuple au roi laisse tout faire ; 8 a
60 Cet ânier mène ce taureau. 8 b
Dans les ravins, dans les rigoles 8 a
Que creusent les eaux et les ans, 8 b
De longues files d'espingoles 8 a
Rampaient comme des vers luisants. 8 b
65 Nous tenions tous nos armes prêtes 8 a
À cause des pièges du soir ; 8 b
Le croissant brillait sur nos têtes. 8 a
Et nous, pensifs, nous croyions voir, 8 b
Tout en cheminant dans la plaine 8 a
70 Vers Pampelune et Teruel 8 b
Le hausse-col du capitaine 8 a
Qui reparaissait dans le ciel. 8 b
mètre profil métrique : 8
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