Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
HUG_7/HUG610
Victor HUGO
Les Chansons des rues et des bois
1865
LIVRE PREMIER
JEUNESSE
II
LES COMPLICATIONS DE L'IDÉAL
IV
PAUPERTAS
Être riche n'est pas l'affaire ; 8 a
Toute l'affaire est de charmer ; 8 b
Du palais du grenier diffère 8 a
En ce qu'on y sait mieux aimer. 8 b
5 L'aube au seuil, un grabat dans l'angle ; 8 a
Un éden peut être un taudis ; 8 b
Le craquement du lit de sangle 8 a
Est un des bruits du paradis. 8 b
Moins de gros sous, c'est moins de rides. 8 a
10 L'or de moins, c'est le doute ôté. 8 b
Jamais l'amour, ô cieux splendides ! 8 a
Ne s'éraille à la pauvreté. 8 b
À quoi bon vos trésors mensonges 8 a
Et toutes vos piastres en tas, 8 b
15 Puisque le plafond bleu des songes 8 a
S'ajuste à tous les galetas ! 8 b
Croit-on qu'au Louvre on se débraille 8 a
Comme dans mon bouge vainqueur, 8 b
Et que l'éclat de la muraille 8 a
20 S'ajoute aux délices du cœur ? 8 b
La terre, que gonfle la sève, 8 a
Est un lieu saint, mystérieux, 8 b
Sublime, où la nudité d'Ève 8 a
Éclipse tout, hormis les cieux. 8 b
25 L'opulence est vaine, et s'oublie 8 a
Dès que l'idéal apparaît, 8 b
Et quand l'âme est d'extase emplie 8 a
Comme de souffles la forêt. 8 b
Horace est pauvre avec Lydie ; 8 a
30 Les amours ne sont point accrus 8 b
Par le marbre de Numidie 8 a
Qui pave les bains de Scaurus. 8 b
L'amour est la fleur des prairies. 8 a
Ô Virgile, on peut être Églé 8 b
35 Sans traîner dans les Tuileries 8 a
Des flots de velours épinglé. 8 b
Femmes, nos vers qui vous défendent, 8 a
Point avares et point pédants, 8 b
Pour vous chanter, ne vous demandent 8 a
40 Pas d'autres perles que vos dents. 8 b
Femmes, ni Chénier ni Properce 8 a
N'ajoutent la condition 8 b
D'une alcôve tendue en perse 8 a
À vos yeux, d'où sort le rayon. 8 b
45 Une Madelon bien coiffée, 8 a
Blanche et limpide, et riant frais, 8 b
Sera pour Perrault une fée, 8 a
Une dryade pour Segrais. 8 b
Suzon qui, tresses dénouées, 8 a
50 Chante en peignant ses longs cheveux, 8 b
Fait envoler dans les nuées 8 a
Tous nos songes et tous nos vœux. 8 b
Margot, c'est Glycère en cornette ; 8 a
Ô chimères qui me troublez, 8 b
55 Le jupon de serge d'Annette 8 a
Flotte en vos azurs étoilés. 8 b
Que m'importe, dans l'ombre obscure, 8 a
L'habit qu'on revêt le matin, 8 b
Et que la robe soit de bure 8 a
60 Lorsque la femme est de satin ! 8 b
Le sage a son cœur pour richesse. 8 a
Il voit, tranquille accapareur, 8 b
Sans trop de respect la duchesse, 8 a
La grisette sans trop d'horreur. 8 b
65 L'amour veut que sans crainte on lise 8 a
Les lettres de son alphabet ; 8 b
Si la première est Arthémise, 8 a
Certes, la seconde est Babet. 8 b
Les pauvres filles sont des anges 8 a
70 Qui n'ont pas plus d'argent parfois 8 b
Que les grives et les mésanges 8 a
Et les fauvettes dans les bois. 8 b
Je ne rêve, en mon amourette, 8 a
Pas plus d'argent, ô vieux Paris, 8 b
75 Sur la gaieté de Turlurette 8 a
Que sur l'aile de la perdrix. 8 b
Est-ce qu'on argente la grâce ? 8 a
Est-ce qu'on dore la beauté ? 8 b
Je crois, quand l'humble Alizon passe, 8 a
80 Voir la lumière de l'été. 8 b
mètre profil métrique : 8
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