Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_6/HUG116
Victor HUGO
LES ORIENTALES
1829
XIV
Le château-fort
À quoi pensent ces flots qui baisent sans murmure 6+6 a
Les flancs de ce rocher luisant comme une armure ? 6+6 a
Quoi donc ! n'ont-ils pas vu, dans leur propre miroir, 6+6 b
Que ce roc, dont le pied déchire leurs entrailles, 6+6 c
5 A sur sa tête un fort, ceint de blanches murailles, 6+6 c
Roulé comme un turban autour de son front noir ? 6+6 b
Que font-ils ? à qui donc gardent-ils leur colère ? 6+6 a
Allons ! acharne-toi sur ce cap séculaire, 6+6 a
Ô mer ! trêve un moment aux pauvres matelots ! 6+6 b
10 Ronge, ronge ce roc ! qu'il chancelle, qu'il penche, 6+6 c
Et tombe enfin, avec sa forteresse blanche, 6+6 c
La tête la première, enfoncé dans les flots ! 6+6 b
Dis, combien te faut-il de temps, ô mer fidèle, 6+6 a
Pour jeter bas ce roc avec sa citadelle ? 6+6 a
15 Un jour ? un an ? un siècle ? au nid du criminel 6+6 b
Précipite toujours ton eau jaune de sable ! 6+6 c
Que t'importe le temps, ô mer intarissable ? 6+6 c
Un siècle est comme un flot dans ton gouffre éternel. 6+6 b
Engloutis cet écueil ! que ta vague l'efface 6+6 a
20 Et sur son front perdu toujours passe et repasse ! 6+6 a
Que l'algue aux verts cheveux dégrade ses contours ! 6+6 b
Que, sur son flanc couché, dans ton lit sombre il dorme ! 6+6 c
Qu'on n'y distingue plus sa forteresse informe ! 6+6 c
Que chaque flot emporte une pierre à ses tours ! 6+6 b
25 Afin que rien n'en reste au monde, et qu'on respire 6+6 a
De ne plus voir la tour d'Ali, pacha d'Épire ; 6+6 a
Et qu'un jour, côtoyant les bords qu'Ali souilla, 6+6 b
Si le marin de Cos dans la mer ténébreuse 6+6 c
Voit un grand tourbillon dont le centre se creuse, 6+6 c
30 Aux passagers muets il dise : c'était là ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
logo du CRISCO logo de l'université