Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_27/HUG1565
Victor HUGO
DERNIÈRE GERBE
1902
VII
EN MAI
Une sorte de verve étrange, point muette, 6+6 a
Point sourde, éclate et fait du printemps un poète ; 6+6 a
Tout parle et tout écoute et tout aime à la fois ; 6+6 b
Et l'antre est une bouche et la source une voix ; 6+6 b
5 L'oiseau regarde ému l'oiselle intimidée, 6+6 a
Et dit : Si je faisais un nid ? c'est une idée ! 6+6 a
Comme rêve un songeur le front sur l'oreiller, 6+6 b
La nature se sent en train de travailler, 6+6 b
Bégaie un idéal dans ses noirs dialogues, 6+6 a
10 Fait des strophes qui sont les chênes, des églogues 6+6 a
Qui sont les amandiers et les lilas en fleur, 6+6 b
Et se laisse railler par le merle siffleur ; —. 6+6 b
Il lui vient à l'esprit des nouveautés superbes ; 6+6 a
Elle mêle la folle avoine aux grandes herbes ; 6+6 a
15 Son poème est la plaine où paissent les troupeaux ; 6+6 b
Savante, elle n'à pas de trêve et de repos 6+6 b
Jusqu'à ce qu'elle accouple et combine et confonde 6+6 a
L'encens et le poison dans la sève profonde 6+6 a
De la nuit monstrueuse elle tire le jour ; 6+6 b
20 Souvent avec la haine elle fait de l'amour — 6+6 b
Elle a la fièvre et crée ainsi qu'un sombre artiste ; 6+6 a
Tout ce que la broussaille a d'hostile et de triste, 6+6 a
Le buisson hérissé, le steppe, le maquis, 6+6 b
Se condense, ô mystère, en un chef-d'œuvre exquis 6+6 b
25 Que l'épine complète et que le ciel arrose 6+6 a
Et l'inspiration dés ronces, c'est la rose. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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