Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
HUG_26/HUG1549
Victor HUGO
LES ANNÉES FUNESTES
1898
LIV
DÉPART ET RETOUR DES RÉGIMENTS
— Aigles, où courez-vous ?
Que c'est beau la lumière ! 6+6 a
Que c'est beau le soleil ! Dans 'sa splendeur première, 6+6 a
Quand l'aurore apparut, l'aigle la contempla, 6+6 b
Et, s'envolant, il dit à l'astre me voilà ! 6+6 b
5 Car vous avez, oiseaux que hait l'ombre éternelle, 6+6 a
Pour le soleil les yeux, pour la liberté l'aile. 6+6 a
L'aigle chasse la brume affreuse du vallon ; 6+6 b
Il n'est qu'un souffle alors, mais s'appelle aquilon. 6+6 b
Les peuples ont besoin, Dieu seul étant leur règle, 6+6 a
10 D'avoir au-dessus d'eux l'immense vol de l'aigle ; 6+6 a
Car il tombe de l'aigle un éblouissement. 6+6 b
L'aigle va chercher l'aube au fond du firmament, 6+6 b
Vole, et crie en planant dans son vaste équilibre : 6+6 a
Hommes, voilà comment on est quand on est, libre ! 6+6 a
15 Le groupe obscur des Nuits craint cet,audacieux. 6+6 b
Aigles, votre coup d'aile est nécessaire aux cieux. 6+6 b
Tout ce qui n'est pas vie, amour, clarté, principe, 6+6 a
Devant votre passage effrayant, se dissipe 6+6 a
Votre fier bruit d'orage épouvante le mal ; 6+6 b
20 Le monde esprit succède au vil monde animal ; 6+6 b
Partout où vous planez surgit la délivrance, 6+6 a
Vous n'êtes plus la Guerre et vous vous nommez France. 6+6 a
Le bruit d'ailes s'éloigne. Ils s'en vont.
On dirait 6+6 b
Que le ciel tout à coup devient une forêt. 6+6 b
25 Dieu ! quelle chute brusque et sombre de ténèbres ! 6+6 a
Sous l'épaississement des silences funèbres, 6+6 a
Tout s'efface, et l'espace obscur se refroidit ; 6+6 b
L'horizon misérable et morne a l'air maudit ; 6+6 b
Des lueurs qui brillaient meurent l'une après l'autre ; 6+6 a
30 De ces langues de feu qui tombaient sur l'apôtre, 6+6 a
A peine'en flotte-t-il quelques-unes, au fond 6+6 b
D'une ombre où nul ne voit ce que les peuples font ; 6+6 b
Toute la terre a pris l'aspect visionnaire ; 6+6 a
Et dans cette noirceur roule un vague tonnerre. 6+6 a
35 Le paysage horrible est pestilentiel ; 6+6 b
Chacun des quatre vents ; aux quatre coins du ciel, 6+6 b
Prononce un mot sinistre, et, comme dans un rêve, 6+6 a
On entend sur les monts, sur la mer, sur la 'grève, 6+6 a
Cette clameur : Hélas ! Puebla ! puis ce glas : 6+6 b
40 Hélas ! Mentana ! puis ces cris : Aubin ! Hélas ! 6+6 b
Hélas ! Ricarnarie ! Hélas ! Un sombre dôme 6+6 a
Reluit ; c'est Rome, à moins que ce ne soit Sodome. 6+6 a
Des silhouettes sont à terre, et c'est épars, 6+6 b
Nu, terrible, et le sang fume de toutes parts ; 6+6 b
45 On' entend un tumulte ailé qui se rapproche ; 6+6 a
Et dans l'ombre, ici, là, sous l'arbre, sous la roche, 6+6 a
Dans les villes, au fond des bois, au pied des tours, 6+6 b
Partout, on voit des morts…
— D'où venez-vous, vautours ? 6+6 b
H. H.
mètre profil métrique : 6+6
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