Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
HUG_26/HUG1516
Victor HUGO
LES ANNÉES FUNESTES
1898
XXI
LE MAL DU PAYS
On rôde ; on a la merimmense pour prison ; 6+6 a
On n'a plus l'avenir,mais on a l'horizon ; 6+6 a
On médite ; on attendqüe l'océan s'en aille. 6+6 b
La mémoire, bourreau,vous tient dans sa tenaille. 6+6 b
5 Je cherche ce Parisperdu, que je défends ; 6+6 a
donc est le jardin jouaient mes enfants 6+6 a
Lorsqu'ils étaient petitset lorsque j'étais jeune ? 6+6 b
J'entends leurs frches voixcrier : Père, on déjeune ! 6+6 b
donc es-tu, foyer je me réchauffais ? 6+6 a
10 Les arbres étrangers,hélas ! ne sont pas faits 6+6 a
Comme ceux du paysnatal ; l'ombre l'on erre 6+6 b
Est noire et par degrésvous fait visionnaire ; 6+6 b
Comme on avait raisonde tâcher de mourir ! 6+6 a
L'azur indifférentvous regarde souffrir ; 6+6 a
15 C'est survous qüe cette eaugoutte à goutte distille 6+6 b
Son fiel, et c'est à vousque l'écume est hostile ; 6+6 b
Les flots autour de voussont comme des archers ; 6+6 a
On se sent vaguementhaï par les rochers ; 6+6 a
L'herbe est froide, l'épineest mêlée à la mousse ; 6+6 b
20 Quoi ! j'ai cru la naturehospitalière et douce ! 6+6 b
J'ai cru les bois calmants !Comme je m'aveuglais ! 6+6 a
On se dit par moments :la foudre parle anglais. 6+6 a
Oh ! comment s'évaderde l'âpre nostalgie ! 6+6 b
On jette à ce chaosquelque strophe rugie 6+6 b
25 Dans l'orage, et, pensif,on dit aux quatre.vents 6+6 a
De la porter à Dieupar dessus les vivants. 6+6 a
Et l'on s'arrête, et puison attend. Toujours l'onde. 6+6 b
Què la terre de Franceétait riante et blonde ! 6+6 b
donc est-elle ? On rêve ;et l'on a la rougeur 6+6 a
30 De la honte d'autrui.Ciel ! ô ciel ! un vengeur ! 6+6 a
donc est Juvénal ?Gouffre ! donc est Tacite ? 6+6 b
On se rappelle tout,l'infâme réussite, 6+6 b
L'aube noire du jourmonstrueux, et Paris 6+6 a
Pris à la gorge et 'misà la chne, et les cris, 6+6 a
35 Et les convulsionsdu peuple qu'on opprime, 6+6 b
Et tous ces affreux chefs,capitaines du crime. 6+6 b
« Vous allez voir commenton meurt pour vingt-cinq francs ! » 6+6 a
Disait Baudin ; les motsde la tombe sont grands. 6+6 a
Cela n'empêche pasun tas de misérables 6+6 b
40 De crier aux proscrits,aux vaincus mémorables 6+6 b
Par le devoir au fondde l'abîme liés : 6+6 a
— C'est bien fait. Vous étiezcomme nous. Vous vouliez 6+6 a
Être sénateurs, ducs,ambassadeurs, ministres… — 6+6 b
Oh ! que la mer est sombreau pied des rocs sinistres ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
logo du CRISCO logo de l'université