Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_24/HUG1179
Victor HUGO
TOUTE LA LYRE
1888-1893
II
XLV
Où donc est la clarté ? | Cieux, où donc est, la flamme ? 6+6 a
Où donc est la lumière | éternelle de l'âme ? 6+6 a
Où donc est le regard | joyeux qui voit toujours ? 6+6 b
Depuis qu'en proie aux deuils, | aux luttes, aux amours, 6+6 b
5 Plaignant parfois l'heureux | plus que le misérable, 6+6 a
Je traverse, pensif, | la vie impénétrable, 6+6 a
J'ai sans cesse vu l'heure, | en tournant pas à pas, 6+6 b
Teindre d'ébène et d'or | les branches du compas. 6+6 b
Penché sur la nature, | immense apocalypse, 6+6 a
10 Cherchant cette lueur | qui jamais ne s'éclipse, 6+6 a
Chaque fois que mon œil | s'ouvre après le sommeil, 6+6 b
Hélas ! j'ai toujours vu, | riant, vainqueur, vermeil, 6+6 b
De derrière la cime | et les pentes sans nombre 6+6 a
Et les blêmes versants | de la montagne d'ombre, 6+6 a
15 Le bleu matin surgir, | disant : Aimez ! vivez ! 6+6 b
Et rouler devant lui | de ses deux bras levés — 6+6 b
L'obscurité, bloc triste | aux épaisseurs funèbres ; 6+6 a
Et, le soir, j'ai toujours, | sous le roc des ténèbres, 6+6 a
Tas monstrueux de brume | où nul regard ne luit, 6+6 b
20 Vu retomber le jour, | Sisyphe de la nuit. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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