Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_24/HUG1172
Victor HUGO
TOUTE LA LYRE
1888-1893
II
XXXVIII
Dans cette ville où rien ne rit et ne palpite, 6+6 a
Comme dans une femme aujourd'hui décrépite, 6+6 a
On sent que quelque chose, hélas ! a disparu ! 6+6 b
Les maisons ont un air fâché, rogue et bourru ; 6+6 b
5 Les fenêtres, luisant d'un luisant de limace, 6+6 a
Semblent cligner des yeux et faire la grimace, 6+6 a
Et de chaque escalier et de chaque pignon, 6+6 b
Il sort je ne sais quoi de triste et de grognon. 6+6 b
Des portes à claveaux du temps de Louis treize, 6+6 a
10 Des bonshommes de pierre avec pourpoint et fraise, 6+6 a
Des cours avec arceaux en anses de panier, 6+6 b
Force carreaux cassés, maint immonde grenier, 6+6 b
Des tours, de grands toits bleus sur des façades rouges, 6+6 a
Ce serait des palais si ce n'était des bouges. 6+6 a
15 Voilà ce qu'on rencontre à chaque pas, et puis 6+6 b
D'affreux enfants tout nus jouant au bord des puits. 6+6 b
Quelques arbres malsains, tout couverts de verrues, 6+6 a
Percent le long des murs le pavé dans les rues. 6+6 a
Les écriteaux sont pleins d'un gothique alphabet ; 6+6 b
20 Les poteaux à lanterne ont un air de gibet ; 6+6 b
Les vastes murs, les toits aigus, les girouettes, 6+6 a
Font sur le ciel brumeux de mornes silhouettes. 6+6 a
C'est surtout effrayant et lugubre le soir. 6+6 b
Le jour, les habitants sont rares. On croit voir 6+6 b
25 Partout le même vieux avec la même vieille. 6+6 a
Dans ces réduits vitrés en verres de bouteille, 6+6 a
Dans ces trous où jamais le, soleil n'arriva, 6+6 b
On entend bougonner le siècle qui s'en va. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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