Métrique en Ligne
HUG_23/HUG995
Victor HUGO
LES QUATRE VENTS DE L'ESPRIT
1881
I
LE LIVRE SATIRIQUE
— LE SIÈCLE —
XXII
Elle passa, je crois qu’elle m’avait souri. 6+6 a
C’était une grisette ou bien une houri. 6+6 a
Je ne sais si l’effet fut moral ou physique, 6+6 b
Mais son pas en marchant faisait une musique. 6+6 b
5 Quoi ! Ton pavé bruyant et fangeux, ô Paris, 6+6 a
A de ces visions ineffables ! Je pris 6+6 a
Ses yeux fixés sur moi pour deux étoiles bleues. 6+6 b
Fraîche et joyeuse enfant ! Moineaux et hochequeues 6+6 b
Ont moins de gaîté folle et de vivacité. 6+6 a
10 Elle avait une robe en taffetas d’été, 6+6 a
De petits brodequins couleur de scarabée, 6+6 b
L’air d’une ombre qui passe avant la nuit tombée, 6+6 b
Je ne sais quoi de fier qui permettait l’espoir. 6+6 a
Pendant que je songeais, croyant encor la voir 6+6 a
15 Même après qu’elle était enfuie et disparue, 6+6 b
Et que debout, pensif au milieu de la rue, 6+6 b
Contemplant, ébloui, cet être gracieux, 6+6 a
J’avais l’œil dans l’espace et l’âme dans les cieux, 6+6 a
Une vieille, moitié chatte et moitié harpie, 6+6 b
20 Au menton hérissé d’une barbe en charpie, 6+6 b
Vêtue affreusement d’un sinistre haillon, 6+6 a
Effroyable, et parlant comme avec un bâillon, 6+6 a
Me dit tout bas : ― Monsieur veut-il de cette fille ? 6+6 b
Ô pauvre colibri que vend une chenille ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite de distiques
schéma : 12((aa))
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