Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_23/HUG1064
Victor HUGO
LES QUATRE VENTS DE L'ESPRIT
1881
III
LE LIVRE LYRIQUE
— LA DESTINÉE —
XLI
DUO
Quoique je fusse assis | au bord d’un cimetière, 6+6 a
Seul dans ce champ que l’aube | et l’ombre ont pour frontière, 6+6 a
Et perdu dans un tas | de noirs cyprès et d’ifs 6+6 b
Et de ronces, tordant | leurs sarments maladifs, 6+6 b
5 Le rire était si franc | que je levai la tête. 6+6 a
C’étaient deux jeunes gens | qui venaient de la fête 6+6 a
Et qui s’en retournaient | à la ville en jasant, 6+6 b
Couple penchant déjà, | mais encore innocent. 6+6 b
Ces enfants rayonnaient | sous ces branchages sombres, 6+6 a
10 Lui charmant, elle pure ; | on eût dit dans ces ombres 6+6 a
Le mois d’avril donnant | le bras au point du jour ; 6+6 b
Et moi l’exil, pensif, | je saluai l’amour. 6+6 b
Allez, amants ! Chantez, | vie, extase, espérance ! 6+6 a
Ainsi marchait un soir | dans un bois, à Florence, 6+6 a
15 Le jeune Dante auprès | de Béatrice enfant ; 6+6 b
Dante la contemplait, | ivre, heureux, triomphant ; 6+6 b
Tout à coup elle dit : | si je mourais, mon Dante ? 6+6 a
Et, tressaillant, il vit | l’enfer, la voûte ardente, 6+6 a
La nuit, les pleurs, le deuil, | les sept cercles ouverts ; 6+6 b
20 Et, dès le lendemain, | il fit le premier vers 6+6 b
Du poème qu’emplit | la douleur insondée ; 6+6 a
Car jamais le songeur | ne refuse l’idée ; 6+6 a
Le crâne du poète | est un dôme effrayant 6+6 b
Où de sombres oiseaux | volent en tournoyant, 6+6 b
25 Et qui dit au grand aigle : | Ô farouche figure, 6+6 a
Entre ! Mon diamètre | admet ton envergure. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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