Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_23/HUG1058
Victor HUGO
LES QUATRE VENTS DE L'ESPRIT
1881
III
LE LIVRE LYRIQUE
— LA DESTINÉE —
XXXV
L’immense Être inconnu | sourit. L’aube réveille 6+6 a
Le ciron, la fourmi, | la fleur des prés, l’abeille, 6+6 a
Les nids chuchotants, les hameaux, 8 b
La forêt aux profonds | branchages, les campagnes, 6+6 c
5 L’océan, le soleil | derrière les montagnes, 6+6 c
Mon âme derrière les maux. 8 b
L’Être rêve. Il construit | le lys dans le mystère ; 6+6 a
Son doigt aide la taupe | à faire un trou sous terre ; 6+6 a
Il peint les beaux rosiers vermeils ; 8 b
10 Et la création, | sur son travail courbée, 6+6 c
Contemple ; il fait, avec | l’aile d’un scarabée, 6+6 c
L’admiration des soleils. 8 b
Hommes, vos grands vaisseaux | qui vont sous les étoiles, 6+6 a
Embarrassant les vents | dans leurs gouffres de voiles, 6+6 a
15 Monstres qui s’imposent aux mers, 8 b
Fatiguant de leur poids | la brise exténuée, 6+6 c
Et traînant dans leurs flancs | chacun une nuée 6+6 c
Pleine de foudres et d’éclairs, 8 b
Vos canons, vos soldats, | dont la marche olympique 6+6 a
20 D’un coin de terre obscur | fait une plaine épique, 6+6 a
Vos drapeaux aux plis arrogants, 8 b
Vos batailles broyant | les moissons, vos tueries, 6+6 c
Vos carnages, vos chocs, | et vos cavaleries, 6+6 c
Aigles de ces noirs ouragans, 8 b
25 Vos régiments, pareils | à l’hydre qui serpente, 6+6 a
Vos Austerlitz tonnants, | vos Lutzen, vos Lépante, 6+6 a
Vos Iéna sonnant du clairon, 8 b
Vos camps pleins de tambours | que la mort pâle éveille, 6+6 c
Passent pendant qu’il songe, | et font à son oreille 6+6 c
30 Le même bruit qu’un moucheron. 8 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
logo du CRISCO logo de l'université