Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
HUG_2/HUG555
Victor HUGO
LES CONTEMPLATIONS
tome II
AUJOURD'HUI
1845-1855
LIVRE SIXIÈME
AU BORD DE L'INFINI
XXII
Ce que c'est que la mort
Ne dites pas : mourir ; dites : naître. Croyez. 6+6 a
On voit ce que je vois et ce que vous voyez ; 6+6 a
On est l'homme mauvais que je suis, que vous êtes ; 6+6 b
On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fêtes ; 6+6 b
5 On tâche d'oublier le bas, la fin, l'écueil, 6+6 a
La sombre égalité du mal et du cercueil ; 6+6 a
Quoique le plus petit vaille le plus prospère ; 6+6 b
Car tous les hommes sont les fils du même père ; 6+6 b
Ils sont la même larme et sortent du même œil. 6+6 a
10 On vit, usant ses jours à se remplir d'orgueil ; 6+6 a
On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe, 6+6 b
On monte. Quelle est donc cette aube ? C'est la tombe. 6+6 b
Où suis-je ? Dans la mort. Viens ! Un vent inconnu 6+6 a
Vous jette au seuil des cieux. On tremble ; on se voit nu, 6+6 a
15 Impur, hideux, noué des mille nœuds funèbres 6+6 b
De ses torts, de ses maux honteux, de ses ténèbres ; 6+6 b
Et soudain on entend quelqu'un dans l'infini 6+6 a
Qui chante, et par quelqu'un on sent qu'on est béni, 6+6 a
Sans voir la main d'où tombe à notre âme méchante 6+6 b
20 L'amour, et sans savoir quelle est la voix qui chante. 6+6 b
On arrive homme, deuil, glaçon, neige ; on se sent 6+6 a
Fondre et vivre ; et, d'extase et d'azur s'emplissant, 6+6 a
Tout notre être frémit de la défaite étrange 6+6 b
Du monstre qui devient dans la lumière un ange. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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