Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_16/HUG246
Victor HUGO
LES VOIX INTÉRIEURES
1837
XXIII
À quoi je songe ? — Hélas ! loin du toit où vous êtes, 6+6 a
Enfants, je songe à vous ! à vous, mes jeunes têtes, 6+6 a
Espoir de mon été déjà penchant et mûr, 6+6 b
Rameaux dont, tous les ans, l'ombre croît sur mon mur, 6+6 b
5 Douces âmes à peine au jour épanouies, 6+6 a
Des rayons de votre aube encor tout éblouies ! 6+6 a
Je songe aux deux petits qui pleurent en riant, 6+6 b
Et qui font gazouiller sur le seuil verdoyant, 6+6 b
Comme deux jeunes fleurs qui se heurtent entre elles, 6+6 a
10 Leurs jeux charmants mêlés de charmantes querelles ! 6+6 a
Et puis, père inquiet, je rêve aux deux aînés 6+6 b
Qui s'avancent déjà de plus de flot baignés, 6+6 b
Laissant pencher parfois leur tête encor naïve, 6+6 a
L'un déjà curieux, l'autre déjà pensive ! 6+6 a
15 Seul et triste au milieu des chants des matelots, 6+6 b
Le soir, sous la falaise, à cette heure où les flots, 6+6 b
S'ouvrant et se fermant comme autant de narines, 6+6 a
Mêlent au vent des cieux mille haleines marines, 6+6 a
Où l'on entend dans l'air d'ineffables échos 6+6 b
20 Qui viennent de la terre ou qui viennent des eaux, 6+6 b
Ainsi je songe ! — à vous, enfants, maisons, famille, 6+6 a
À la table qui rit, au foyer qui pétille, 6+6 a
À tous les soins pieux que répandent sur vous 6+6 b
Votre mère si tendre et votre aïeul si doux ! 6+6 b
25 Et tandis qu'à mes pieds s'étend, couvert de voiles, 6+6 a
Le limpide océan, ce miroir des étoiles, 6+6 a
Tandis que les nochers laissent errer leurs yeux 6+6 b
De l'infini des mers à l'infini des cieux, 6+6 b
Moi, rêvant à vous seuls, je contemple et je sonde 6+6 a
30 L'amour que j'ai pour vous dans mon âme profonde, 6+6 a
Amour doux et puissant qui toujours m'est resté. 6+6 b
Et cette grande mer est petite à côté ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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