Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_12/HUG926
Victor HUGO
l'Art d'être grand-père
1877
IV
LE POËME DU JARDIN DES PLANTES
IX
La face de la bête est terrible ; on y sent 6+6 a
L'Ignoré, l'éternel problème éblouissant 6+6 a
Et ténébreux, que l'homme appelle la Nature ; 6+6 b
On a devant soi l'ombre informe, l'aventure 6+6 b
5 Et le joug, l'esclavage et la rébellion, 6+6 a
Quand on voit le visage effrayant du lion ; 6+6 a
Le monstre orageux, rauque, effréné, n'est pas libre, 6+6 b
Ô stupeur ! et quel est cet étrange équilibre 6+6 b
Composé de splendeur et d'horreur, l'univers, 6+6 a
10 Où règne un Jéhovah dont Satan est l'envers ; 6+6 a
Où les astres, essaim lumineux et livide, 6+6 b
Semblent pris dans un bagne, et fuyant dans le vide, 6+6 b
Et jetés au hasard comme on jette les dés, 6+6 a
Et toujours à la chaîne et toujours évadés ? 6+6 a
15 Quelle est cette merveille effroyable et divine 6+6 b
Où, dans l'éden qu'on voit, c'est l'enfer qu'on devine, 6+6 b
Où s'éclipse, ô terreur, espoirs évanouis, 6+6 a
L'infini des soleils sous l'infini des nuits, 6+6 a
Où, dans la brute, Dieu disparaît et s'efface ? 6+6 b
20 Quand ils ont devant eux le monstre face à face, 6+6 b
Les mages, les songeurs vertigineux des bois, 6+6 a
Les prophètes blêmis à qui parlent des voix, 6+6 a
Sentent on ne sait quoi d'énorme dans la bête ; 6+6 b
Pour eux l'amer rictus de cette obscure tête, 6+6 b
25 C'est l'abîme, inquiet d'être trop regardé, 6+6 a
C'est l'éternel secret qui veut être gardé 6+6 a
Et qui ne laisse pas entrer dans ses mystères 6+6 b
La curiosité des pâles solitaires ; 6+6 b
Et ces hommes, à qui l'ombre fait des aveux, 6+6 a
30 Sentent qu'ici le sphinx s'irrite, et leurs cheveux 6+6 a
Se dressent, et leur sang dans leurs veines se fige 6+6 b
Devant le froncement de sourcil du prodige. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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