Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
HUG_1/HUG437
Victor HUGO
LES CONTEMPLATIONS
tome I
AUTREFOIS
1830-1843
LIVRE DEUXIÈME
L'ÂME EN FLEUR
VI
Lettre
Tu vois cela d'ici.Des ocres et des craies ; 6+6 a
Plaines les sillonscroisent leurs mille raies, 6+6 a
Chaumes à fleur de terreet que masque un buisson ; 6+6 b
Quelques meules de foindebout sur le gazon ; 6+6 b
5 De vieux toits enfumantle paysage bistre ; 6+6 a
Un fleuve qui n'est pasle Gange ou le Caystre, 6+6 a
Pauvre cours d'eau normandtroublé de sels marins ; 6+6 b
À droite, vers le nord,de bizarres terrains 6+6 b
Pleins d'angles qu'on diraitfaçonnés à la pelle ; 6+6 a
10 Voilà les premiers plans ;une ancienne chapelle 6+6 a
Y mêle son aiguille,et range à ses côtés 6+6 b
Quelques ormes tortus,aux profils irrités, 6+6 b
Qui semblent, fatiguésdu Zéphyr qui s'en joue, 6+6 a
Faire une remontranceau vent qui les secoue. 6+6 a
15 Une grosse charrette,au coin de ma maison, 6+6 b
Se rouille ; et, devant moi,j'ai le vaste horizon, 6+6 b
Dont la mer bleue emplittoutes les échancrures ; 6+6 a
Des poules et des coqs,étalant leurs dorures, 6+6 a
Causent sous ma fenêtre,et les greniers des toits 6+6 b
20 Me jettent, par instants,des chansons en patois. 6+6 b
Dans mon allée habiteun cordier patriarche, 6+6 a
Vieux qui fait bruyammenttourner sa roue, et marche 6+6 a
À reculons, son chanvreautour des reins tordu. 6+6 b
J'aime ces flots courtle grand vent éperdu ; 6+6 b
25 Les champs à promenertout le jour me convient ; 6+6 a
Les petits villageois,leur livre en main, m'envient, 6+6 a
Chez le mtre d'école je me suis logé, 6+6 b
Comme un grand écolierabusant d'un congé. 6+6 b
Le ciel rit, l'air est pur ;tout le jour, chez mon hôte, 6+6 a
30 C'est un doux bruit d'enfantsépelant à voix haute ; 6+6 a
L'eau coule, un verdier passe ;et moi, je dis : Merci ! 6+6 b
Merci, Dieu tout-puissant !Ainsi je vis ; ainsi, 6+6 b
Paisible, heure par heure,à petit bruit, j'épanche 6+6 a
Mes jours, tout en songeantà vous, ma beauté blanche ! 6+6 a
35 J'écoute les enfantsjaser, et, par moment, 6+6 b
Je vois en pleine mer,passer superbement, 6+6 b
Au-dessus des pignonsdu tranquille village, 6+6 a
Quelque navire ailéqui fait un long voyage, 6+6 a
Et fuit, sur l'Océan,par tous les vents traqué, 6+6 b
40 Qui, naguère, dormaitau port, le long du quai, 6+6 b
Et que n'ont retenu,loin des vagues jalouses, 6+6 a
Ni les pleurs des parents,ni l'effroi des épouses, 6+6 a
Ni le sombre refletdes écueils dans les eaux, 6+6 b
Ni l'importunitédes sinistres oiseaux. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
logo du CRISCO logo de l'université