CHANTS DE PALESTINE |
AU PUITS |
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C'était l'été, la fin du jour, auprès du puits… |
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Et les couples assis au bord de la margelle |
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Étaient tendres et gais ; les filles semblaient belles |
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Sous les derniers rayons du soleil. Mais la nuit, |
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Porteuse de mystère et d'angoisse et de rêves, |
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S'étendait déjà sur mon cœur, mon bien-aimé ! |
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Car tu n'étais pas là… Et cette halte brève |
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Au bord de l'eau, le soir, allait se transformer |
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En un très lent supplice. Ah ! je les voyais toutes, |
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Plus graves maintenant, s'en aller sur la route, |
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Avec leurs colliers d'or et leurs anneaux d'argent |
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Murmurant un même secret ! Au jour tombant |
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L'urne semblait légère à leur épaule lasse, |
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Car leur main s'appuyait à la main d'un ami… |
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Et moi je t'attendais toujours à notre place… |
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Je suis restée en vain près du puits endormi |
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Et dans le doux parfum des foins et des luzernes… |
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Je ne sais si le ciel a pleuré de pitié, |
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Je ne sais si l'amphore a heurté la citerne, |
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Mais j'avais en rentrant le visage mouillé.., |
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