Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
HAR_2/HAR46
Edmond HARAUCOURT
L’Âme nue
1885
I
LA VIE EXTÉRIEURE
LES LOIS — LES CULTES — LES FORMES
LES LOIS
LES ATOMES
À FERNAND ICRES
Rien n’était. Le Néants’étalait dans la nuit ; 6+6 a
Nul frisson n’annonçaitun monde qui commence : 6+6 b
Sans forme, sans couleur,sans mouvement, sans bruit, 6+6 a
Les germes confondusflottaient dans l’ombre immense. 6+6 b
5 Le froid stérilisaitles espaces sans fin ; 6+6 a
L’essence de la vieet la source des causes 6+6 b
Sommeillaient lourdementdans le chaos divin. 6+6 a
L’âme de Pan nageaitdans la vapeur des choses. 6+6 b
L’originelle Mort,d’ l’univers est né, 6+6 a
10 Engourdissait dans l’œufl’innomable matière, 6+6 b
Et, sans force, impuissant,le Verbe consterné 6+6 a
Pesait dans l’infinison œuvre tout entière. 6+6 b
Soudain, sous l’œil de Dieuqui regardait sans but, 6+6 a
Frémit une lueurvague de crépuscule. 6+6 b
15 L’atome vit l’atome ;il bougea : l’Amour fut, 6+6 a
Et du premier baisernaquit la molécule. 6+6 b
Or, l’Esprit, stupéfaitde ces accouplements 6+6 a
Qui grouillaient dans l’abîmeinsondé du désordre, 6+6 b
Vit, dans la profondeurdes nouveaux firmaments, 6+6 a
20 D’infimes embryonsse chercher et se mordre. 6+6 b
Pleins de lenteur pénibleet d’efforts caressants, 6+6 a
Les corps erraient, tournaientet s’accrochaient, sans nombre. 6+6 b
L’Amour inespérésubtilisait leurs sens ; 6+6 a
La lumière naissaitdes frottements de l’ombre. 6+6 b
25 Et les astres germaient.O splendeurs ! O matins ! 6+6 a
Chaudes affinitésdes êtres et des formes ! 6+6 b
Les soleils s’envolaientsur les orbes lointains, 6+6 a
Entrnant par troupeauxles planètes énormes ! 6+6 b
Des feux tourbillonnantsfendaient l’immensité, 6+6 a
30 Et les sphères en rutroulaient leurs masses rondes : 6+6 b
Leurs flancs, brûlés d’amouret de fécondité, 6+6 a
Crachaient à pleins volcansla semence des mondes. 6+6 b
Puis, les éléments lourdss’ordonnaient, divisés : 6+6 a
Les terres s’habillaientde roches et de plantes ; 6+6 b
35 L’air tiède enveloppaitles globes de baisers, 6+6 a
Et les mers aux flots bleuschantaient leurs hymnes lentes. 6+6 b
C’est alors qu’au milieudu monde épais et brut, 6+6 a
Debout, fier, et criantl’éternelle victoire, 6+6 b
Chef-d’œuvre de l’Amour,l’être vivant parut ! 6+6 a
40 Et Dieu sentit l’horreurd’être seul dans sa gloire. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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