Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
HAR_2/HAR126
Edmond HARAUCOURT
L’Âme nue
1885
II
LA VIE INTÉRIEURE
L’AUBE — MIDI — LE SOIR
MIDI
BRUNE
Ton corps nu, plus doréqu’un blond matin d’avril, 6+6 a
Dormait dans les parfumslascifs que tu distilles : 6+6 b
Battant l’aile et vibrant,tout mon désir viril 6+6 a
Frôlait, comme un essaimtournoyant de mirtiles, 6+6 b
5 Ton corps nu, plus doréqu’un blond matin d’avril. 6+6 a
Et tes pores brûlaient,vivantes cassolettes, 6+6 a
L’encens vénérienqui fleurit sur ta chair : 6+6 b
Dans l’air tiède, imprégnéd’ambre et de violettes, 6+6 a
Je humais le vertigeénervant qui m’est cher, 6+6 b
10 Et tes pores brûlaient,vivantes cassolettes. 6+6 a
Brune, sur la blancheurprovocante des draps, 6+6 a
Parmi les serpents lourdsde ta crinière noire, 6+6 b
Tu dormais. Et l’extaseavait ouvert tes bras, 6+6 a
Comme un vieux christ en croixciselé dans l’ivoire : 6+6 b
15 Brune, sur la blancheurprovocante des draps. 6+6 a
Tes seins fiers, dressant hautleur couronne cuivrée, 6+6 a
Se soulevaient au rythmeégal de ton sommeil ; 6+6 b
Une ondulation,calme et lourde marée, 6+6 a
Descendait lentementvers ton ventre vermeil, 6+6 b
20 Des seins fiers, dressant hautleur couronne cuivrée. 6+6 a
Et ta tête roulaitdes coussins écrasés ; 6+6 a
Tes cils mal clos luisaientdes larmes d’Aphrodite ; 6+6 b
Ta lèvre sourianteet lasse de baisers, 6+6 a
Sur l’émail de tes dents,saignait, rouge et maudite, 6+6 b
25 Et ta tête roulaitdes coussins écrasés. 6+6 a
Oh ! depuis ce soir-làla vision me hante, 6+6 a
De ton corps nu, plus purqu’un rêve de Paros : 6+6 b
Et quand l’obsessiond’être un dieu me tourmente, 6+6 a
Quand tu crispes ma chair,Éros, Hymen Éros, 6+6 b
30 Oh ! depuis ce soir-làla vision me hante 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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