Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
GUE_1/GUE63
Charles GUÉRIN
Le Cœur Solitaire
1895
VIII
L'INQUIETUDE DE DIEU
LXIII
Celui qui n'a que sa tristesse pour génie, 6−6 a
Las d'être comme un saule au feuillage flottant 6+6 b
Qui pâlit sous la lune et tremble sous le vent, 6+6 b
Sort par un crépuscule attendri du printemps. 6+6 b
5 L'heure est pensive et pure et simple, elle est bénie ; 6+6 a
Toute chose au sommeil s'incline, et c'est la fin 6+6 a
Du jour et des rumeurs et du labeur humain. 6+6 a
Le soir avant la nuit se prolonge, tranquille 6+6 a
Comme au pas de sa porte une aïeule qui file ; 6+6 a
10 L'acier net d'un soc luit sur la glèbe ; un oiseau 6+6 a
Chante encore parmi l'éternel bruit de l'eau ; 6+6 a
Une étoile apparaît au ciel… le solitaire 6+6 a
Respire la senteur puissante de la terre. 6+6 a
Ce soir limpide et bleu lui semble trop obscur, 6+6 a
15 Malgré là-bas l'oiseau qui chante et l'eau qui pleure, 6+6 b
Et malgré la première étoile dans l'azur ; 6+6 a
Ce soir n'apporte pas la paix intérieure, 6+6 b
Ce doux soir de printemps que traverse un vent clair 6+6 a
Ravive le brasier défaillant de la chair ; 6+6 a
20 Et l'homme à qui l'amour mouvant comme la mer 6+6 a
En fuyant ne laissa que l'âcreté d'un rêve 6+6 a
Pareil au sel que l'onde a laissé sur la grève, 6+6 a
Et qui, près de l'amour encor, reste indécis 6+6 a
À murmurer comme une abeille au bord d'un lys, 6−6 a
25 Le poète subtil et maladif qu'enivre, 6+6 a
Par ce soir vaporeux et caressant d'avril, 6+6 b
À lui fondre le coeur la volupté de vivre, 6+6 a
Regrette l'impassible austérité des livres. 6+6 a
Ton serviteur est là, seigneur, murmure-t-il, 6+6 b
30 Un serviteur, hélas ! Luxurieux et vil, 6+6 b
Mais qui sanglote et te supplie et qui s'accuse ; 6−6 a
Il tend ses pauvres mains pleines de péchés. Or 6+6 b
Je te sais humble avec les humbles, dur au fort ; 6+6 b
Sois rude au pénitent, flagelle mes sens, use 6+6 a
35 Mes genoux sur ton seuil et mon coeur à t'aimer, 6+6 a
Mais laisse mon banc vide aux noces de la terre ; 6+6 b
Veuille que je demeure à jamais solitaire, 6+6 b
Épi choisi pour le bon pain par l'ouvrier. 6−6 a
Ah ! La vie est ce soir trop vivante et trop belle, 6+6 a
40 Le désir alanguit l'épouse qui m'appelle… 6+6 a
Je suis faible, et ce soir de printemps m'a tenté. 6+6 a
Seigneur, protège-moi contre la volupté, 6+6 a
Donne à l'arbre la fleur et le fruit, donne aux femmes 6+6 a
La grâce de régler la musique des âmes, 6+6 a
45 Donne aux prés la rosée et la pluie, à l'amant 6+6 a
La tendresse et la force, et l'aube au firmament : 6+6 a
À celui que sa chair perverse embrase, donne 6+6 a
La paix chaste, seigneur, d'un immortel automne. 6+6 a
mètre profil métrique : 6−6
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