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GEO_1/GEO1
corpus Pamela Puntel
A. GEORGES
LE VANDALE DU NORD
1870-1871
1871
LE VANDALE DU NORD
1870-1871
On ne peut sans frémir penser à tout cela ! 6+6 a
Aux temps où nous vivons un nouvel Attila, 6+6 a
De conquêtes avide, ambitieux de gloire, 6+6 b
Descendant de celui dont on connaît l'histoire, 6+6 b
5 Suit dans l'ombre, la nuit, sous le chêne et le hêtre, 6+6 a
Les sentiers tortueux qu'a suivis son ancêtre. 6+6 a
Ce barbare étranger qui dans le mal excelle, 6+6 b
Et qui traîne après lui toute une vraie séquelle 6+6 b
D'oppresseurs, d'opprimés, odieux mercenaires, 6+6 a
10 Qui allument la torche aux feux incendiaires, 6+6 a
Parcourt en tous les sens la chère et noble France 6+6 b
De richesses si pleine ainsi que d'espérance. 6+6 b
Il ose y promener et le fer et la flamme ; 6+6 a
Il tue l'homme ou le blesse et outrage la femme ; 6+6 a
15 Il détruit les moissons, incendie les villages, 6+6 b
Pille, rançonne et prend les vieillards en otages. 6+6 b
Tous moyens lui sont bons, l'arme au poing, la menace, 6+6 a
Sur des gens sans défense augmentent son audace ; 6+6 a
Il réquisitionne, il demande ou bien somme, 6+6 b
20 De lui trouver plus d'une exorbitante somme ; 6+6 b
Et si par impossible, on ne peut satisfaire 6+6 a
De suite à ses désirs — ce qu'a lieu d'ordinaire, 6+6 a
Il tue, anéantit, il bombarde, et détruit 6+6 b
Villages, villageois à l'heure de minuit. 6+6 b
25 Il voyage à tâtons, suit le long des forêts, 6+6 a
Afin de mieux cacher ses crimes, ses forfaits ; 6+6 a
Recherche le fourré, l'endroit pour le cacher, 6+6 b
Il a crainte souvent qu'on aille l'y chercher. 6+6 b
C'est ainsi qu'il s'avance au milieu des provinces, 6+6 a
30 Sans cesse bouleversées par les rois et les princes ; 13 a
Et lorsque devant lui la cité, par vaillance, 6+6 b
Oppose quelque obstacle, un peu de résistance, 6+6 b
Il s’arrête aussitôt, rêvant par quels moyens 6+6 a
Il épouvantera des soldats-citoyens ; 6+6 a
35 Alors usant de tout pour suivre ses desseins, 6+6 b
Il se venge en barbare et teint de sang ses mains : 6+6 b
C'est du sang innocent, horreur !' peu lui importe ! 6+6 a
Vieillards, femmes, enfants y passent de la sorte. 6+6 a
Puis, méfaits, infamies, cruautés et désastres, 6+6 b
40 Vont du logis des grands à la hutte des pâtres. 6+6 b
Ruines de partout et désolations, 6+6 a
La lutte enfin n'est plus qu'abominations. 6+6 a
Cet amoncellement d'assassinats, de crimes, 6+6 b
Plongeant l'humanité dans de profonds abîmes, 6+6 b
45 Ne saurait l'arrêter. Son métier de bandit, 6+6 a
En tous lieux exploité, le fait nommer maudit. 6+6 a
On le craint, on le hait ; sa fureur est sauvage, 6+6 b
Et ne respectant rien, ni le sexe, ni l'âge, 6+6 b
Il fait fuir l'habitant. Les campagnes désertes 6+6 a
50 Offrent le triste aspect d'irréparables pertes ; 6+6 a
Dans le foyer béni, l'harmonie, oh ! quel sort ! 6+6 b
Est rompue par l'absence ou brisée par la mort ; 6+6 b
L'homme quitte, à la hâte une épouse chérie, 6+6 a
Pour chasser l'étranger, pour venger sa patrie ; 6+6 a
55 Devenant tout de rage, excité par la haine, 6+6 b
Et pensant à sa femme une fureur soudaine, 6+6 b
Éclate dans ses yeux et fait un combattant, 6+6 a
Qui étonne et confond un ennemi puissant. 6+6 a
Il s'avance à pas lents, ce géant criminel, 6+6 b
60 Et ne craint pas tout haut d'invoquer l'Éternel. 6+6 b
Mais se sert-il d'audace ou de dérision ? 6+6 a
C'est ainsi qu'il agit ; l'imagination 6+6 a
Se refuse à le croire, et, c'est un fait certain : 6+6 b
La prière aujourd'hui, mais la tuerie demain. 6+6 b
65 Et continue sa marche à travers les broussailles, 6+6 a
Jusqu'à ce qu'il se heurte à de simples murailles. 6+6 a
Il s'arrête pourtant, froissé dans son orgueil, 6+6 b
De voir que quelques murs lui font mauvais accueil. 6+6 b
Que doit-il faire alors ? Pour lui c'est chose grave. 6+6 a
70 Tenter un coup de main ? C'est prouver qu'on est brave. 6+6 a
Lutter loyalement, attaquer en soldat ; 6+6 b
Dignement observer ce qu'est lois au combat ; 6+6 b
Disputer la bataille à force d'énergie ; 6+6 a
Ne point avoir recours aux secrets de magie ; 6+6 a
75 Apparaître au signal du canon tout noirci ; 6+6 b
Dire à son adversaire : Arrive, me voici ; 6+6 b
Affronter le péril, mépriser le trépas, 6+6 a
Ce sont des qualités qu'on ne lui trouve pas. 6+6 a
Loin de là, pour combattre il a d'autres projets, 6+6 b
80 Qu'exécutent trop bien ses aveugles sujets ; 6+6 b
Connaissant le pays, les bois encore mieux, 6+6 a
Il commence d'abord par se mettre en sûrs lieux, 6+6 a
Du danger a le soin de se mettre à distance ; 6+6 b
Il calcule et attend, puis enfin il s'avance, 6+6 b
85 Et saisit le moment pour se glisser sans bruit, 6+6 a
Que les lueurs du jour aient fait place à la nuit. 6+6 a
Alors n'ayant besoin pour étonner le monde, 6+6 b
Que de mettre à profit l'obscurité profonde, 6+6 b
Il choisit à son aise un antre, s'y blottit. 6+6 a
90 C'est ainsi qu'il combat. Il est donc bien petit, 6+6 a
Ce cruel conquérant, cet infâme soudard, 6+6 b
Qui s'est ceint d'une épée, mais qui s'en fait un dard, 6+6 b
Qui se cache épiant un loyal adversaire, 6+6 a
Que souvent il attire on son affreux repaire, 6+6 a
95 Qui, ne se montrant pas, paraissant immobile, 6+6 b
Lui lance du venin de son trou de reptile ? 6+6 b
Son adresse à tromper les gens de bon aloi, 6+6 a
Fait preuve assurément qu'il excelle à l'emploi 6+6 a
Des plus lâches moyens : le mensonge, la ruse, 6+6 b
100 Le l'ont grand misérable aux degrés qu'il en use. 6+6 b
Voilà toute sa gloire : investir une ville 6+6 a
Qui défend son pays, le foyer, là famille, 6+6 a
Même sa propre vie et venge son honneur, 6+6 b
Trahi, livré, vendu par un lâche imposteur. 6+6 b
105 Quelle gloire ! Pitié ! Quelle honte nouvelle ! 6+6 a
De n'oser aborder aucune citadelle. 6+6 a
On le voit fort souvent s'arrêter, tout surpris, 6+6 b
A l'aspect de vieux murs, devant quelques débris ; 6+6 b
Accablés par les ans, ces débris en détresse, 6+6 a
110 L'empêchent d'affronter l'antique forteresse ; 6+6 a
Hésitant un moment, mais fidèle à son culte, 6+6 b
Où domine l'orgueil, plus encore l'insulte, 6+6 b
On le voit assembler un suprême conseil, 6+6 a
Gravement qui déclare : O décret sans pareil ! 6+6 a
115 Trop large est le fossé, le vieux rempart trop haut, 6+6 b
Pour l'attaquer de front et la prendre d'assaut. 6+6 b
Attendons, se dit-il ; mieux vaut mettre en pratique 6+6 a
Tout ce qu'imagina ma prudente tactique. 6+6 a
Et le monstre égorgeur, l'infâme majesté, 6+6 b
120 Qui, de son spectre affreux a la ville infesté, 6+6 b
Contemple de son trou d'où parfois il rumine, 6+6 a
Les douloureux effets que cause la famine. 6+6 a
────────────
Hélas ! sa cruauté n'a point mis là ses bornes ! 6+6 b
Est-il possible aux rois d'être émus, tristes, mornes 6+6 b
125 A la vue d'un spectacle où ruisselle le sang ? 6+6 a
Aux souffrances cachées d'un supplice ainsi grand, 6+6 a
Ils ne sont que de marbre et font la sourde oreille, 6+6 b
Ou sont d'une insolence à nulle autre pareille. 6+6 b
Ce n'est pas si, facile, au milieu du carnage,' 6+6 a
130 De contenter de peu leur nature sauvage, 6+6 a
Quand ils ont au contraire un féroce appétit. 6+6 b
Il faut du sang au tigre et de l'or au bandit, 6+6 b
Pour que dans leur tanière, amassant les méfaits, 6+6 a
Ils puissent l'un et l'autre y grouiller satisfaits. 6+6 a
135 Les plus sombres douleurs, en hiver, par la neige, 6+6 b
Où le froid et la faim avec leur noir cortège, 6+6 b
Déjà font du ravage en la grande cité, 6+6 a
Ne peuvent pas suffire à la férocité 6+6 a
Du vandale du Nord. Il lui faut plus encore, 6+6 b
140 Pour abreuver la soif de sang qui le dévore ; 6+6 b
Mais sa coupe en est pleine, elle déborde en vain, 6+6 a
Il est tant altéré, ce bourreau souverain !!! 6+6 a
Quand la lutte est finie, sur le lieu du combat, 6+6 b
C'est à peine s'il voit le malheureux soldat 6+6 b
145 Sur la terre couché dans d'affreuses postures. 6+6 a
Le visage, le corps mutilés de blessures ; 6+6 a
Par milliers, le terrain est jonché de cadavres ; 6+6 b
Par la poudre et le fer et les traîneurs de sabres, 6+6 b
Sous les pesants boulets s'écroulent les villages ; 6+6 a
150 Des canons la fumée s'élève en gros nuages ; 6+6 a
Le ciel est obscurci, c'est comme un fond de gouffre 6+6 b
Où l'air est empesté par une odeur de soufre. 6+6 b
Hélas ! Ce n'est qu'horreurs sur les champs de batailles, 6+6 a
Tout est horrible à voir, même les funérailles 6+6 a
155 Des pauvres insensés que le sort a jetés 6+6 b
Sous les griffes du monstre aux instincts indomptés. 6+6 b
Oui ! Nager dans des flots tout rougis et fumants : 6+6 a
Regarder, sans les voir, des hommes expirants 6+6 a
De douleur, se tordant dans la boue, la poussière ; 6+6 b
160 Être sourd à des cris qu'une souffrance amère 6+6 b
Arrache de leurs flancs entr'ouverts et meurtris, 6+6 a
Et n'avoir pour pitié que l'insolent mépris, 6+6 a
C'est être bien cruel. Tyran ! dont, l'ironie 6+6 b
Insulte le mourant jusque dans l'agonie, 6+6 b
165 Tu l'as tant médité ton coupable dessein, 6+6 a
Qu'il est digne de toi, misérable assassin ! 6+6 a
Ce n'était pas assez d'arracher du foyer 6+6 b
Ces frères, ces époux que ton joug fait ployer ; 6+6 b
D'arrêter le travail, d'épuiser tes finances, 6+6 a
170 D'accabler ton pays tout entier de souffrances ; 6+6 a
D'entraîner avec toi les martyrs aveuglés 6+6 b
De ces petits États sans cesse morcelés, 6+6 b
Par la force et la ruse au profit de ta gloire, 6+6 a
Dont ils conserveront une triste mémoire ; 6+6 a
175 La ruine, la mort jetteront dans le deuil 6+6 b
Tous ceux qui serviront à ton sauvage orgueil. 6+6 b
Tu n'as pas craint, barbare, au risque de leur vie, 6+6 a
De les faire instruments de ta féroce envie. 6+6 a
Et tu le sais, Guillaume, alors c'étaient dos hommes ; 6+6 b
180 Tu en fis des pillards, dans le siècle où nous sommes. 6+6 b
Ainsi que des brigands, cette horde affamée, 6+6 a
A su t'organiser le vol à main armée. 6+6 a
Pouvais-tu t'arrêter triste, inquiet, effrayé 6+6 b
Sur l'horrible, chemin qu'un traître t'a frayé ? 6+6 b
185 Il t'avait tout livré, cet homme plein de vices, 6+6 a
Ses canons, ses soldats, et leurs chefs ses complices ; 6+6 a
Son épée au fourreau, son destin qu'il affronte : 6+6 b
Son déshonneur aussi, tout, et même sa honte. 6+6 b
Et tout cela n'a pu te suffire, hibou ! 6+6 a
190 Allons, décidément tu n'as été qu'un fou ; 6+6 a
Tu l'avais terrassé, ton ennemi, ton frère, 6+6 b
Écrasé même avant qu'il ne partît en guerre. 6+6 b
Oui ! Tu savais d'avance en allant au massacre, 6+6 a
Que le sombre empereur qui s'est passé de sacre, 6+6 a
195 N'ayant été qu'un lâche, il le serait encore 6+6 b
Au moment où la France avait besoin d'éclore 6+6 b
Sous un jour lumineux. Cependant le moment 6+6 a
Fort propice arriva : le vil gouvernement 6+6 a
Qui seul fit tant de bruit, de festins et de fêtes, 6+6 b
200 Où l'on voyait en cour rien que d'ignobles têtes, 6+6 b
Lui, ce héros terrible aux honneurs parvenu, 6+6 a
Lâchement, disparut comme il était venu. 6+6 a
Ah ! ce que tu voulais, toi, le hideux fantôme, 6+6 b
Tu devais en bondir du fond de ton royaume : 6+6 b
205 Ce n'était pas la lutte où resplendit la gloire, 6+6 a
Où l'on cueille les fruits d'une saine victoire, 6+6 a
Non ! Tu voulais la guerre aux fureurs déchaînées, 6+6 b
Les Gaules par la Prusse abattues, ruinées. 6+6 b
Tu ruais par plaisir sur nous toutes 'tes forces, 6+6 a
210 Étant l'affilié de la bande des Corses 6+6 a
Ensemble vous aviez médité ce grand coup ; 6+6 b
Il allait réussir. Mais voilà tout à coup 6+6 b
Qu'à peine connaissant son glorieux métier, 6+6 a
Le superbe César se fit ton prisonnier ; 6+6 a
215 Les rôles ont changé. Soudain l'immonde pieuvre, 6+6 b
A toi laissa le soin de continuer l’œuvre 6+6 b
Qu'elle avait commencée. Tu fus ivre de joie, 6+6 a
D'avoir à dévorer une pareille proie ; 6+6 a
Sans doute tu croyais te livrer sans scrupule 6+6 b
220 A toute ta fureur, à ta force d'hercule ; 6+6 b
Tu comptais seul alors tes exploits à venir : 6+6 a
L'Europe était à toi, les rois devaient servir 6+6 a
Leur vénérable idole encensée par eux-mêmes ; 6+6 b
Ne craignant plus aussi les justes anathèmes 6+6 b
225 Que lancerait l'esclave en des cris si divers, 6+6 a
Déjà tu te croyais maître de l'univers. 6+6 a
O projet téméraire ! Illusion farouche ! 6+6 b
Vous avez existé, mais vomis par sa bouche ! 6+6 b
Car s'il fût ce malheur, au ciel que de nuages ! 6+6 a
230 Sur la terre obscurcie, que de sombres images ! 6+6 a
Du jour, l'astre vermeil éclatant de lumière, 6+6 b
Qui veut d'un libre cours se mouvoir dans la sphère, 6+6 b
Se serait éclipsé sous des voiles funèbres, 6+6 a
Et le monde eût vécu dans les noires ténèbres ! 6+6 a
235 Ce fut dans cet état d'égarement sans doute, 6+6 b
Que tu ne craignis point de poursuivre ta route ; 6+6 b
L'obstacle était franchi, la digue était rompue, 6+6 a
Du sang versé ta soif n'était assez repue ; 6+6 a
Tu voulus pénétrer jusqu'au cœur de la France, 6+6 b
240 Y semer la terreur avec pleine assurance. 6+6 b
C'en est fait. Ce pays qui fut ta convoitise, 6+6 a
N'est qu'un vaste bûcher que ta fureur attise ; 6+6 a
Et pour mettre le comble à ta rage infernale, 6+6 b
Tu bombardes Paris, la grande capitale ; 6+6 b
245 La ville qui du monde entier fait les délices, 6+6 a
Où s'élèvent aux nues de si beaux édifices. 6+6 a
Bombarde-le, Paris, cette cité des arts, 6+6 b
Massacre l'habitant sans toucher aux remparts ! 6+6 b
C'est par de tels moyens, sur la masse vivante, 6+6 a
250 Que tu veux parvenir à jeter l'épouvante ? 6+6 a
Lâche, ignoble adversaire ! Arrière, insulteur 6+6 b
De femmes et d'enfants, tous rassemblés de cœur ! 6+6 b
Arrière, barbare ! éloigne tes peuplades, 6+6 a
Tu n'achèveras plus les blessés, les malades ! 6+6 a
255 Ce n'était pas assez, en batailles rangées, 6+6 b
De voir des légions par ton œuvre égorgées, 6+6 b
A ton ambition, que tu nourris de crimes, 6+6 a
Monstre ! il fallait encore un surcroît de victimes. 6+6 a
Éhonté potentat, massacreur d'innocents, 6+6 b
260 Qui détruis à plaisir et grandis les tourments ; 6+6 b
Toi que rien n'arrêta dans ta course effrénée, 6+6 a
En répandant partout ta fureur ordonnée. 6+6 a
Allume l'incendie, égorge à domicile, 6+6 b
Va, dans l'air fais siffler tes bombes, c'est facile. 6+6 b
265 Ah ! tu veux poignarder le sein de la Patrie, 6+6 a
Que ses nobles enfants, sentent.par toi meurtrie ? 6+6 a
Tu veux l'assassiner ? Quoi ! tu veux son trépas ? 6+6 b
Apprends qu'elle doit vivre et ne périra pas. 6+6 b
────────────
Mais, crois-le. Le lion rugira si l'ours grogne ; 6+6 a
270 Et ce ne sera pas si facile besogne 6+6 a
De chercher à détruire un peuple entier en armes, 6+6 b
Qui partout a jeté de nobles cris d'alarmes. 6+6 b
Sur le champ de bataille arrosant les sillons, 6+6 a
Du sang cher, précieux des jeunes bataillons, 6+6 a
275 On peut quand la fortune aux clameurs déchirantes 6+6 b
Favorise les :coups de hordes massacrantes, 6+6 b
Abattre des armées, surmonter les obstacles, 6+6 a
Demeurer impassible à d'horribles spectacles ; 6+6 a
On voit franchir l'espace au milieu des tempêtes, 6+6 b
280 S'avancer confiant ; s'oublier dans les fêtes ; 6+6 b
Applaudir aux effets de foudroyants, cyclones ; 6+6 a
Répandre sang et flamme, et renverser les trônes. 6+6 a
Mais ce qu'aussi l'on voit, l'histoire le renferme, 6+6 b
C'est qu'il n'est pas d'exploits qu'on n'y mette de terme ; 6+6 b
285 De plus, tu ne le sais, indomptable cerbère, 6+6 a
Qui te ris des malheurs d'une effroyable guerre, 6+6 a
Cette œuvre d'un génie malfaisant plein d'audace, 6+6 b
Qui ne sait inspirer que les gens dé ta race, 6+6 b
C'est que, malgré le sort, ta noire ambition, 6+6 a
290 Jamais ne détruira toute une nation. 6+6 a
Loin de là, le géant furieux qui se lève, 6+6 b
Ne veut point te laisser de repos ni|de trêve ; 6+6 b
Il veut marcher sans cesse au péril menaçant, 6+6 a
Te clouer sur le sol, t'y fouler en passant. 6+6 a
295 Son cœur sera d'acier et ses muscles de fer, 6+6 b
Pour éloigner ton spectre envoyé par l'enfer. 6+6 b
Tout son corps est meurtri par de lourdes étreintes, 6+6 a
Mais il fait retentir les échos de ses plaintes ; 6+6 a
Et l'écho lui répond d'une voix sombre et fière : 6+6 b
300 Courage !!! Défends-toi ! Combats à ta manière ! 6+6 b
Lève-toi tout debout et franchis les montagnes, 6+6 a
Arrose, s'il le faut, de ton sang les campagnes ! 6+6 a
Brave tout pour combattre un pareil ennemi ! 6+6 b
Tel n'est encor vaincu qui ne l'est qu'à demi. 6+6 b
305 Si tu veux t'épargner le plus vil des supplices, 6+6 a
Sans doute il faut t'attendre à de lourds sacrifices-, 6+6 a
Mais frappe sans relâche, assure la victoire, 6+6 b
Ou, sans elle, vois-tu, c'en est fait de ta gloire. 6+6 b
Il te faut à tout prix un succès éclatant, 6+6 a
310 L'anéantissement du lâche combattant. 6+6 a
Cours, vole en tous les sens, tue, massacre, extermine, 6+6 b
Sans reproche et sans peur présente ta poitrine ; 6+6 b
Que partout sous tes pas la terre tremble, fume, 6+6 a
Que ton feu redoutable en efforts se consume ;— 6+6 a
315 Si tu faiblis parfois dans des pièges tendus, 6+6 b
Même, que tes projets traîtreusement vendus, 6+6 b
Soient la cause, soudain, de quelque défaillance, 6+6 a
Songe à ton avenir, pense à ta délivrance. 6+6 a
Si tu fléchis aussi, le sort a des caprices 6+6 b
320 Dont on ne peut prévoir les injustes malices, 6+6 b
Relève-toi plus fier, plus terrible qu'avant, 6+6 a
Pour être digne alors de ton nom de géant. 6+6 a
Si tu veux vivre enfin exempt de grandes peines, 6+6 b
Repousse loin de toi de trop pesantes chaînes ; 6+6 b
325 Si tu veux conserver ce restant de clarté, 6+6 a
L'étincelle de vie, ta pauvre liberté, 6+6 a
Frappe en désespéré sans pitié, ni merci, 6+6 b
Frappe un lâche ennemi de crimes tout noirci. 6+6 b
Il faut de la vengeance arborer le drapeau, 6+6 a
330 De rage l'écrasant, lui montrer son tombeau ! 6+6 a
Et s'il baisse la tête ? Eh bien ! oui ! frappe encore, 6+6 b
Puisqu'il foule ton sol, le souille et déshonore. 6+6 b
S'il fait tout hors le bien, cet être insatiable 6+6 a
Qui devant tant de sang, se croit impunissable, 6+6 a
335 Fais-lui voir, en vengeur, que loin d'être immortel, 6+6 b
Il pourra se heurter contre un autre Martel ! 6+6 b
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