Métrique en Ligne
FER_1/FER31
Albert FERLAND
MÉLODIES POÉTIQUES
1893
VOIX INTÉRIEURES
STANCES
Comment ! je suis poète et je n'oserai dire, 6+6 a
De peur que les pervers, les sots puissent en rire, 6+6 a
Que je reconnais Dieu pour le Maître éternel, 6+6 b
Que j'adore son nom, que je le crains et l'aime, 6+6 c
5 Que j'espère toujours en sa bonté suprême, 6+6 c
Qui daigne à l'homme juste ouvrir son vaste ciel ! 6+6 b
Non, non, mortels, jamais le Dieu saint que j'adore, 6+6 a
Et qu'on doit respecter du couchant à l'aurore, 6+6 a
Ne me verra rougir disant son nom si grand ! 6+6 b
10 Avec le jour, la nuit, le feu, les vents, les ondes, 6+6 c
La terre, les cieux bleus, les soleils et les mondes, 6+6 c
Je le dirai toujours et toujours fièrement ! 6+6 b
Eh ! pourquoi rougirai-je en n'étant que poussière, 6+6 a
De Celui qui des cieux épanche la lumière ? 6+6 a
15 Est-ce parce qu'il est le Maître tout-puissant, 6+6 b
Celui qui fit l'azur, l'astre, le mont superbe, 6+6 c
L'aigle fier, l'oiselet qui se cache dans l'herbe, 6+6 c
L'invisible ciron, le lion rugissant ? 6+6 b
Dans l'immense désert, sur les plus vastes cimes, 6+6 a
20 Au bord des océans, au fond des cieux sublimes, 6+6 a
S'il est un être bon, digne de notre amour, 6+6 b
Que c'est bien ce grand Dieu qui remplit l'étendue, 6+6 c
Dont la gloire éternelle est partout répandue, 6+6 c
Et qui, d'un seul regard, a fait jaillir le jour ! 6+6 b
25 Respectez-le, mortels, et gardez-vous d'en rire, 6+6 a
Car ce n'est pas en vain qu'il m'enflamme, m'inspire, 6+6 a
Et verse dans mon cœur un juste, et saint courroux. 6+6 b
Craignez de soulever les flots de sa colère, 6+6 c
Oui, tremblez et courbez votre tête si fière, 6+6 c
30 Car il est tout-puissant pour se venger de vous ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite périodique
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