Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
FER_1/FER29
Albert FERLAND
MÉLODIES POÉTIQUES
1893
SUR LES FIBRES DU CŒUR
AMOUR DIVINISÉ
Voici la nuit. Son ombre immense et grandiose 6+6 a
Déploie aux cieux profonds sa grave majesté, 6+6 b
Et, sur le monde obscur qui lourdement repose, 6+6 a
Il semble qu'elle fait rêver l'immensité. 6+6 b
5 Un souffle solennel, parfumant l'étendue, 6+6 a
Caresse le front pur comme le front terni, 6+6 b
Et, tandis que l'extase est partout répandue, 6+6 a
Une étoile s'allume au seuil de l'infini… 6+6 b
C'est l'heure où l'on dirait que le cœur est plus tendre, 6+6 a
10 Tendre pour la prière ainsi que pour l'amour, 6+6 b
Où sur la lèvre vierge on se permet de prendre 6+6 a
Quelque chaste baiser désiré tout un jour. 6+6 b
C'est l'heure, oh ! l'heure douce, ineffablement douce ! 6+6 a
Où l'amante et l'amant s'en vont sous les tilleuls 6+6 b
15 Pour s'asseoir, tout rêveurs, sur quelque molle mousse, 6+6 a
Et gter le bonheur de s'entretenir seuls. 6+6 b
C'est l'heure de l'amour aux douceurs infinies. 6+6 a
Nous devons en jouir puisque nous nous aimons, 6+6 b
Nous devons rechercher toutes ses harmonies, 6+6 a
20 Ses parfums, ses soupirs, ses ombres, ses rayons. 6+6 b
Allons donc tous les deux, ma tendre bien-aimée, 6+6 a
Auprès des flots pensifs, devant les vieux manoirs, 6+6 b
Donner à caresser par la brise embaumée, 6+6 a
Moi, mon front soucieux, toi, tes beaux cheveux noirs. 6+6 b
25 Allons sous les grands pins aux immenses murmures, 6+6 a
En nous parlant tout bas comme des amoureux, 6+6 b
Pour mêler aux accords de l'onde et des ramures, 6+6 a
Moi, quelques longs soupirs, toi, des mots langoureux. 6+6 b
Et quand nous serons las de marcher dans les herbes, 6+6 a
30 De fouler le doux sable où l'onde vient pleurer, 6+6 b
D'errer, d'un pas rêveur, devant les monts superbes, 6+6 a
D'ouïr les bois chanter et les vents murmurer ; 6+6 b
Quand nous aurons assez le cœur rempli de joie, 6+6 a
Les cheveux parfumés par les brises du soir, 6+6 b
35 Le regard délecté par l'éther qui flamboie, 6+6 a
Semblant sans cesse ouvrir des yeux d'or pour nous voir, 6+6 b
Mous ploierons les genoux dans l'ombre grandiose, 6+6 a
Et tous deux, pénétrés d'un respect solennel, 6+6 b
Avec tout ce qui rayonne, ou contemple, ou repose, 13 a
40 Sur terre, dans les cieux, nous prierons l'Éternel. 6+6 b
mètre profils métriques : 6+6, (13)
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