Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DLR_9/DLR816
Lucie Delarue-Mardrus
LES SEPT DOULEURS D'OCTOBRE
1930
IV
DE LA VIE A LA MORT
A MON CŒUR
Cette nuit, je m'endors | dans la chambre où tout dort, 6+6 a
Mais le repos n'est pas | parfait. Qu'est-ce qui veille ? 6+6 b
Mon cœur ! Ses grands coups sourds | vivent dans mon oreille. 6+6 b
Certes, la vie est plus | étrange que la mort. 6+6 a
5 Cœur, ô cœur si pressé | qui sans cesse travailles 6+6 a
Avec cette énergie | âpre de forgeron, 6+6 b
Cœur tout vivant, | fruit remuant | de mes entrailles, 4+4+4 a
Qui bats dans tout mon corps, | des pieds jusques au front, 6+6 b
Nuit et jour au labeur, | quelle est ta résistance ? 6+6 a
10 Quand je repose, toi, | même pas assoupi, 6+6 b
Inlassable tu suis | ton rythme sans répit. 6+6 b
Combien de coups frappés, | au cours d'une existence ? 6+6 a
Bête vivante, enfant | dont on n'accouche pas, 6+6 a
Battant de cette cloche creuse, | la poitrine, 8+4 b
15 Cœur d'où s'échappe à flots | la source purpurine 6+6 b
Du sang intérieur | courant de haut en bas, 6+6 a
Cœur, moteur acharné | de nos faibles personnes, 6+6 a
Intime balancier | qui mesures le temps, 6+6 b
Cœur qui cognes si fort | aux instants éclatants, 6+6 b
20 Glas annonciateur | qui sonnes, sonnes, sonnes, 6+6 a
Cœur des terrestres, cœur | des bêtes et des gens 6+6 a
Qui ne reposeras | jamais que dans la terre, 6+6 b
Quand, après tant de zèle | et de soins diligents, 6+6 a
Tu seras aussi simple | et sage qu'une pierre, 6+6 b
25 O cœur indépendant | de mon vouloir, émoi 6+6 a
Perpétuel, énigme | éternelle de l'être, 6+6 b
O cœur, monstre caché, | tu me fais peur, mon maître, 6+6 b
Lorsque j'entends, la nuit, | ton frappement en moi. 6+6 a
mètre profil métrique : 6=6
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