Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
DLR_7/DLR688
Lucie DELARUE-MARDRUS
A MAMAN
1920
V
A MES SŒURS
A MA SŒUR DOULOUREUSE
La guerre, cette imageeffroyable, effacée 6+6 a
Pour un moment, s'est tueau fond de mon esprit. 6+6 b
Mais, à travers mon deuil,voici comme un grand cri 6+6 b
 De soldatesque trépassée 8 a
5 fous les morts de la guerre,ô malheureux soldats ! 6+6 a
Sous le ciel qui frémit,dans la terre qui bouge, 6+6 b
Vous voici donc couchéssans cortège et sans glas, 6+6 a
 Frappés par la grande mort rouge ! 8 b
La route s'ouvrait vaste vous pouviez courir. 6+6 a
10 Tout à coup vos vingt anssont entrés dans l'histoire 6+6 b
Mais la mort rouge est belleauprès de la mort noire 6+6 b
 Être tué n'est pas mourir 8 a
Mourir, c'est endurerla peine forte et dure 6+6 a
Du mal qui suit son courset révulse les yeux. 6+6 b
15 Mourir, c'est s'en allerparce que l'on est vieux, 6+6 b
 C'est obéir à la nature 8 a
Tous les morts de la guerre,immense tournoiement. 6+6 a
Jeunes spectres bleu-pâle,héroïque cohorte, 6+6 b
Vous qui vous débattiezen appelant « maman » ! 6+6 a
20  Accueillez bien ma chère morte 8 b
L'au-delà doit tremblerde bruits entrechoqués 6+6 a
Tant vous l'avez rempli,tous les morts de la guerre ! 6+6 b
Pour la conduire, faibleet timide, ma mère 6+6 b
 Aura deux petits—fils casqués 8 a
25 Deux petits-fils, ceux-làqui l'avaient précédée, 6+6 a
Rêveurs sacrifiés,non héros triomphants. 6+6 b
Ils ont dit à la mort,eux : « Voici notre idée », 6+6 a
 Elle : « Voici tous mes enfants. » 8 b
Je le sais, je le sais,la grande guerre crie. 6+6 a
30 Une mère qui meurten son temps, ce n'est rien. 6+6 b
Mais le plus beau soupiroffert à la patrie, 6+6 a
 C'est : « maman », quand on le dit bien. 8 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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