Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DLR_7/DLR678
Lucie DELARUE-MARDRUS
A MAMAN
1920
III
EN DEUIL
CES FLEURS
Ces fleurs que j e lui porte, | hélas ! c'est pour moi-même 6+6 a
Je me forge encor ce lien. 8 b
Pour elle, désormais, | qu'on l'oublie ou qu'on l'aime 6+6 a
Elle n'a plus besoin de rien 8 b
5 Ce long chemin suivi, | ce marbre qu'on décore, 6+6 a
C'est pour se faire une raison. 8 b
Je me dis que sa tombe | est presque une maison, 6+6 b
Qu'elle est là qui m'attend encore 8 a
Lorsque j'allais la voir, | au temps qu'elle vivait, 6+6 a
10 Je lui portais toute ma vie. 8 b
Comme elle savait bien | être sombre ou ravie 6+6 b
Au gré de ce qui m'arrivait ! 8 a
— Maman, c'est moi ! J'apporte, | avec mes fleurs futiles, 6+6 a
La lumière, l'espace, l'air, 8 b
15 Trois choses qu'avant tout | il te fallait hier 6+6 b
Et qui ne te sont plus utiles 8 a
C'est moi, maman ! Ainsi | qu'autrefois sous ton toit, 6+6 a
J'apporte, avec ces fleurs vivantes, 8 b
Mes yeux, ma voix, mon cœur, | trois choses émouvantes. 6+6 b
20 Mais qu'est-ce que cela pour toi ? 8 a
Invisible, à présent, | et seule, et séparée, 6+6 a
Tu n'es qu'un nom sur du granit. 8 b
Il ne te faut plus rien | que l'étroit petit nid 6+6 b
Où ta personne est emmurée 8 a
25 Pour en arriver là, | que de jours, que d'efforts ! 6+6 a
Prends donc cette gerbe légère. 8 b
Je la pose en tremblant, | ainsi qu'une étrangère 6+6 b
— Oh ! l'indifférence des morts ! 8 a
mètre profils métriques : 8, 6+6
logo du CRISCO logo de l'université