Métrique en Ligne
DLR_6/DLR586
Lucie DELARUE-MARDRUS
SOUFFLES DE TEMPÊTE
1918
IV
CHEVAUX DE LA MER
PRÉSENCE
Que les pommiers d'avril ouvrent parmi l'aurore 6+6 a
Leurs mille blanches fleurs au cœur incarnadin 6+6 b
Ou que règne l'hiver sans feuilles et sans flore, 6+6 a
La mer est au bout du jardin. 8 b
5 On l'entend de partout, furieuse ou câline, 6+6 a
Léchant doucement l'herbe ou mangeant le terrain. 6+6 b
Elle est là, vivant monstre impatient du frein ; 6+6 b
La marée est sa discipline. 8 a
Oui, la mer est au bout du jardin ! Incessant, 6+6 a
10 Son rythme, nuit et jour, entre par les fenêtres. 6+6 b
On ne peut oublier, au plus profond des aîtres, 6+6 b
Ce voisinage menaçant. 8 a
Le raclement profond des grèves qu'elle drague 6+6 a
Berce tous les sommeils couchés au creux des lits, 6+6 b
15 Et l'on devine au loin ses plis et ses replis 6+6 b
Et la forme de chaque vague. 8 a
… Vers elle nous irons, de gradin en gradin, 6+6 a
Par les matins de joie et par les nuits pleurées. 6+6 b
‒ O vie humaine, $o sœur tragique des marées, 6+6 b
20 La mer est au bout du jardin ! 8 a
mètre profils métriques : 8, 6+6
forme globale type : suite périodique
schéma : 1(abab) 4(abba)
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