Métrique en Ligne
DLR_6/DLR583
Lucie DELARUE-MARDRUS
SOUFFLES DE TEMPÊTE
1918
III
LE SPHINX
A L'ANCRE
Le paquebot ancré dans les eaux syriennes 6+6 a
Se tient, vide, devant l'horizon encor clair. 6+6 b
Avec son grouillement de choses qu'on fait siennes, 6+6 a
Un port est bien plus beau que n'est la pleine mer. 6+6 b
5 Demain nous partirons. Sous notre coque sombre, 6+6 a
Le soleil disparu laisse des flots de lait. 6+6 b
Des bruits vagues de voix montent du bas de l'ombre, 6+6 a
L'âme arabe nasille au bois d'un flageolet. 6+6 b
Est-ce la ville au loin, lumineuse, qui chante ? 6+6 a
10 Comme le clair-obscur frémit ! Qu'il se fait tard ! 6+6 b
Le port meurt et renaît de tout ce qui le hante. 6+6 a
Un remous vient à nous de ce bateau qui part. 6+6 b
Un trois-mâts, amarré le long de la jetée, 6+6 a
Tout à l'heure doré devient lentement noir. 6+6 b
15 Au bout de notre pont, parmi l'ombre agitée, 6+6 a
Une première étoile est le signal du soir. 6+6 b
Dans la mélancolie et le charme de l'heure, 6+6 a
Un spectre est à la poupe, et c'est le souvenir. 6+6 b
Un spectre est à la poupe aussi : c'est l'avenir 6+6 b
20 ‒ Pourquoi donc, accoudée et douce, est-ce qu'on pleure ? 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite périodique
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