Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DLR_4/DLR439
Lucie DELARUE-MARDRUS
LA FIGURE DE PROUE
1908
EN MARGE
MEILLEUR PLAISIR
Malgré ce qu’elle crie aux heures de la chair, 6+6 a
L’amour, cette profonde inguérissable plaie. 6+6 b
N’est pas son plaisir le plus cher. 8 a
Elle dira pour être vraie : 8 b
5 — Ce n’est cela, ni le voyage ardent au loin ; 6−6 a
Ce n’est pas de courir devers la renommée ; 6+6 b
Ce n’est pas d’être belle à point ; 8 a
Ce n’est pas d’être trop aimée. 8 b
Mon vrai plaisir est calme et doux comme un hamac 6+6 a
10 C’est de m’asseoir devant le couchant ; c’est encore 6+6 b
Quelque page de JJi.Sès. Bach 8 a
Qui vibre à mon toucher sonore ; 8 b
C’est, des heures, poser un silencieux front 6+6 a
Contre ma vitre de Paris, verdâtre et pâle. 6−6 b
15 Pour voir les martinets, en rond. 8 a
Envelopper ma cathédrale ; 8 b
Ce sont les soirs secrets, les soirs où j’aime autrui. 6+6 a
Où je pleure en dedans sur les malheurs du monde. 6+6 b
Les soirs où la tendresse abonde 8 b
20 Dans mon cœur sans rêve et sans bruit ; 8 a
C’est de me savoir seule, en un coin, accoue. 6+6 a
Alors que, dans la paume étroite où je la mets. 6+6 b
Ma tête enfante quelque idée 8 a
Que nul ne connaîtra jamais ; 8 b
25 C’est, en somme, de me sentir humble et si chaste 6−6 a
Et si bonne, vraiment, que mon esprit en feu 6+6 b
S’élève alors vers le ciel vaste 8 a
Comme si je croyais en Dieu. 8 b
mètre profils métriques : 8, 6−6
logo du CRISCO logo de l'université