Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DLR_4/DLR360
Lucie DELARUE-MARDRUS
LA FIGURE DE PROUE
1908
PREMIER ISLAM
FUMERIE D'ÉTÉ
I
La maison est obscure au fond de la chaleur. 6+6 a
Comme, profondément, je respire l'étoile 6+6 b
De tabac, l'existence est à travers un voile, 6+6 b
Hormis l'étoile en feu qui ravage mon cœur. 6+6 a
5 Je suis d'avance mûre en longs plis. Je possède 6+6 a
Des sens orientaux rêvés par l'Occident. 6+6 b
Dans ma bouche, déjà, la .mort montre les dents. 6+6 b
Mais l'été m'engourdit d'un bercement si tiède ! 6+6 a
C'est l'absence. Ce sont les jours coloniaux. 6+6 a
10 On ne pourra jamais revenir de ces choses ; 6+6 b
On est la cantharide ivre au creux d'une rose 6+6 b
Au retour, nous serons étrangers jusqu'aux os. 6+6 a
Qu'on se taise. Je vis d'ouate et de silence. 6+6 a
Maintenant, maintenant, saurais-je d'où je sors ? 6+6 b
15 Est-ce que je finis ? Est-ce que je commence ? 6+6 a
— Qui me fera jamais lever d'entre les morts ? 6+6 b
II
Petite cigarette en or d'extrême été 6+6 a
Au bout de quoi le monde flanche, 8 b
A cause de ton feu mon être est tourmenté 6+6 a
20 Par un songe de ma peau blanche. 8 b
Loin d'ici, des drapés sur des visages bruns. 6+6 a
Des jours les plus chauds de la terre, 8 b
Des pâmoisons de fleurs couveuses de parfums. 6+6 a
J'ai rêvé de rhum solitaire. 8 b
25 Parce que les regards humains qui me voyaient 6+6 a
Ne pouvaient pas voir mes merveilles. 8 b
J'ai voulu de grands soirs marins qui louvoyaient 6+6 a
D'Anglais seul avec ses bouteilles, 8 b
Pour, loin à tout jamais des mondes, sur un flot, 6+6 a
30 Parmi l'odeur saumâtre, vivre 8 b
Dans la cabine saure et contre le hublot 6+6 a
Ineffable d'un bateau ivre. 8 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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