Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DLR_3/DLR279
Lucie DELARUE-MARDRUS
HORIZONS
1905
LE LONG DES JARDINS ET DE L'EAU
MÉDITATION
Quand par ce soir boueux | j'errais, longeant la berge, 6+6 a
Avec l'âme anxieuse | et sombre d'un rôdeur, 6+6 b
A l'heure d'eau laiteuse | où seule une lueur 6+6 b
Tremblante et rouge au bout | des péniches émerge, 6+6 a
5 Quand les arbres sont durs | sur le couchant qui meurt, 6+6 b
Pensait-il se fixer | au fond de ma mémoire, 6+6 a
Le vagabond obscur | qui se reposait là, 6+6 b
Informe et terne, avec | l'unique point d'éclat 6+6 b
Du mégot ramassé | brûlant sa bouche noire, 6+6 a
10 — Lui, notre criminel | et plus sûr résultat ? 6+6 b
Connaissait-il qu'autour | de nos âmes éparses 6+6 a
Parmi la vie ainsi | que des dieux souverains, 6+6 b
Il va, portant sa race | affreuse dans ses reins 6+6 b
De pauvre, et la répand, | triste, au hasard des garces, 6+6 a
15 Avec le vice et la | misère pour parrains ? 6−6 b
Savait-il, savait-il | son malheur nécessaire 6+6 a
Comme un fumier en qui | se nourrissent les fleurs. 6+6 b
Et que notre beauté, | nos rêves, nos pâleurs, 6+6 b
Toute la floraison | de notre race claire 6+6 a
20 Vit de sa faim, de sa | fatigue, de ses pleurs ?… 6−6 b
mètre profil métrique : 6−6
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