Métrique en Ligne
DLR_3/DLR265
Lucie DELARUE-MARDRUS
HORIZONS
1905
LE LONG DES JARDINS ET DE L'EAU
ENCORE JUILLET
Juillet, juillet, je sais que ton foin au soleil 6+6 a
Sent bon et fort au bout des prés de Normandie ; 6+6 b
Je sais, à la chaleur qui me laisse engourdie, 6+6 b
Que tu reviens là-bas, tranquillement pareil. 6+6 a
5 Juillet, juillet, je vois ici d'autres natures, 6+6 a
D'autres ciels variés, d'autres prés, d'autres eaux, 6+6 b
Mais pas mes pommiers ronds penchés sur mes clôtures, 6+6 a
Ni mes herbages verts, ni mes beaux bestiaux. 6+6 b
Juillet, juillet, je sais mes grands soirs dans mes meules, 6+6 a
10 Lorsque la nuit qui vient élève un croissant clair, 6+6 b
Qu'entre les arbres noirs luit encore la mer 6+6 b
Et qu'on s'assied au cœur des choses, toute seule. 6+6 a
Juillet, juillet, j'entends encore tes grillons 6+6 a
Éperdus, qui faisaient trépider le silence. 6+6 b
15 Je verse encor les pleurs de mon adolescence 6+6 b
Sur l'heure qui se hâte et que nous oublions. 6+6 a
Juillet, juillet, juillet !… je porte dans mes moelles 6+6 a
Le pays où je fus, tout ce que j'ai été 6+6 b
Dans tes foins, quand le cri tragique de l'été 6+6 b
20 Montait en moi parmi l'averse des étoiles !… 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite périodique
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