Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DLR_3/DLR252
Lucie DELARUE-MARDRUS
HORIZONS
1905
LE LONG DES JARDINS ET DE L'EAU
LE PRINTEMPS
Le printemps, à travers tout ce qui nous séquestre, 6+6 a
S'annonce déjà, sourd, exact, primordial. 6+6 b
Et voici qu'un émoi doucement bestial 6+6 b
Emporte nos désirs vers sa fête terrestre. 6+6 a
5 L'impérieux instinct repousse le fardeau 6+6 a
Du songe et du labeur des villes en tumulte ; 6+6 b
Vers les bois, vers les champs, vers les prés gorgés d'eau, 6+6 a
Il s'élance, affamé d'éclosions incultes. 6+6 b
— Ah ! puisque les saisons s'apprêtent à sortir 6+6 a
10 De ce bourgeon crevé plein de feuilles défaites, 6+6 b
Nous prendre par la main en riant et bondir 6+6 a
Parmi les arbres gris dont verdissent les faîtes ! 6+6 b
Ah vivre !… Quelle voix appelle à l'horizon ?… 6+6 a
L'air tiédi, le ciel clair et le soleil qui joue, 6+6 b
15 Tout cet ivre printemps emporte nos raisons, 6+6 a
Et toute la jeunesse est montée à nos joues ; 6+6 b
Et nous avons posé nos paumes sur nos yeux, 6+6 a
Et nous avons senti qu'en nous Adam et Ève 6+6 b
Se dressaient, pour reprendre ensemble l'ancien rêve 6+6 b
20 D'être nus, d'être purs, d'être seuls, d'être heureux. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
logo du CRISCO logo de l'université