Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
DLR_2/DLR138
Lucie DELARUE-MARDRUS
FERVEUR
1902
POÈMES TERRESTRES
RÉVEIL
Que l'engourdissement│des choses et des êtres 6+6 a
Tressaille d'un frisson│précurseur de réveil ! 6+6 b
Sous chaque porte brûle│un filet de soleil, 6+6 b
Le beau ciel bleu de mars│entre par les fenêtres. 6+6 a
5 Allons avec nos doigts│tachés d'encre au jardin, 6+6 a
Mêler nos cœurs troublés│à la terre inquiète ; 6+6 b
Si l'air y est resté│sans parfum, dès de main 6+6 a
Tout le printemps tiendra│dans une violette. 6+6 b
Les gazons n'ont encor│de fleurs ni de bourdons, 6+6 a
10 Mais de l'herbe est poussée│entre les pierres sèches, 6+6 b
Et, tendrement pliés,│quelques cotylédons 6+6 a
Crèvent le sol épais│avec leurs têtes fraîches. 6+6 b
Déjà chaque bourgeon│goudronné s'est ouvert ; 6+6 a
Un sourd travail émeut│le plus dur épiderme ; 6+6 b
15 Les vieux marrons tombés│risquent un mince germe 6+6 b
Plein de précaution│et rampant comme un vers. 6+6 a
Je songe sur la pierre│où je me suis assise ; 6+6 a
Le Printemps est miré│dans mes yeux matinaux ; 6+6 b
Autour de mon repos,│la saison indécise 6+6 a
20 Fait de tous les côtés│piailler les oiseaux. 6+6 b
Le beau temps délicat│chauffe ma gorge nue 6+6 a
Où repose ma voix,│douce comme un pigeon. 6+6 b
Je sens avec mon cœur,│au fond de l'étendue, 6+6 a
Le pauvre cœur humain│claquer comme un bourgeon… 6+6 b
25 Hélas !… l'air déjà tiède│où le printemps progresse, 6+6 a
Où les sens sont surpris│d'un premier abandon, 6+6 b
N'aura-t-il pas un peu│de paix et de pardon 6+6 b
Pour tout ce qui sanglote│au monde de détresse ?… 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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