Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DLR_13/DLR1099
Lucie DELARUE-MARDRUS
CHOIX DE POÈMES
1951
CHAPITRE VIII
Poète
A mon Cœur
LES SEPT DOULEURS D'OCTOBRE, Ferenczi, 1930
Cette nuit, je m'endors dans la chambre où tout dort, 6+6 a
Mais le repos n'est pas parfait. Qu'est-ce qui veille ? 6+6 b
Mon cœur ! Ses grands coups sourds vivent dans mon oreille. 6+6 b
Certes, la vie est plus étrange que la mort. 6+6 a
5 Cœur, ô cœur si pressé qui sans cesse travailles 6+6 a
Avec cette énergie âpre de forgeron, 6+6 b
Cœur tout vivant, fruit remuant de mes entrailles, 4+4+4 a
Qui bats dans tout mon corps, des pieds jusques au front, 6+6 b
Nuit et jour au labeur, quelle est ta résistance ? 6+6 a
10 Quand je repose, toi, même pas assoupi, 6+6 b
Inlassable tu suis ton rythme sans répit. 6+6 b
Combien de coups frappés, au cours d'une existence ? 6+6 a
Bête vivante, enfant dont on n'accouche pas, 6+6 a
Battant de cette cloche creuse, la poitrine, 8+4 b
15 Cœur d'où s'échappe à flots la source purpurine 6+6 b
Du sang intérieur courant de haut en bas, 6+6 a
Cœur, moteur acharné de nos faibles personnes, 6+6 a
Intime balancier qui mesures le temps, 6+6 b
Cœur qui cognes si fort aux instants éclatants, 6+6 b
20 Glas annonciateur qui sonnes, sonnes, sonnes, 6+6 a
Cœur des terrestres, cœur des bêtes et des gens 6+6 a
Qui ne reposeras jamais que dans la terre, 6+6 b
Quand, après tant de zèle et de soins diligents, 6+6 a
Tu seras aussi simple et sage qu'une pierre, 6+6 b
25 O cœur indépendant de mon vouloir, émoi 6+6 a
Perpétuel, énigme éternelle de l'être, 6+6 b
O cœur, monstre caché, tu me fais peur, mon maître, 6+6 b
Lorsque j'entends, la nuit, ton frappement en moi. 6+6 a
mètre profil métrique : 6=6
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