Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
DLR_12/DLR1013
Lucie DELARUE-MARDRUS
Nos Secrètes Amours
édition "Les Iles", 1951
1902-1905
CONTRADICTION
Ma jeunesse passait, souriante et funèbre, 6+6 a
Attendant les bonheurs qui nous viennent trop tard, 6+6 b
Et, devant moi, mes yeux plus noirs que la ténèbre 6+6 a
Répandaient l'ombre en feu de leur grave regard. 6+6 b
5 Je cherchais en silence une âme, mon aînée, 6+6 a
Qui me pliât sous un baiser prodigieux, 6−6 b
Et des yeux plus obscurs encore que mes yeux 6+6 b
Où sombrerait ma vie âpre et passionnée. 6+6 a
Un désir d'émouvante et fatale pâleur 6+6 a
10 M'attirait vers de lourds parfums, vers des mollesses, 6+6 b
Vers un noir océan, vers une nuit de tresses 6+6 b
Défaites, où rouler, où plonger jusqu'au cœur… 6+6 a
Quand je voulais la proie à jamais abattue 6+6 a
Sous mes dix ongles d'or crispés jalousement, 6+6 b
15 Celle a qui je pourrais, géniale et têtue, 6+6 a
Donner enfin mes sens impérieux d'amant, 6+6 b
Pourquoi devant mes yeux qui dévoraient le monde 6+6 a
Vins-tu, blanche et flexible en souriant un peu, 6+6 b
Clignant, sous ta crinière indiciblement blonde, 6+6 a
20 Tes cils froids où s'aiguise un regard dur et bleu ? 6+6 b
Pourquoi vins-tu, si dissemblable de mon rêve, 4+4+4 a
Jeter ton doux ricanement à mon sanglot, 4+4+4 b
M'apporter ton amour si durable et si brève 6+6 a
Qui demeure et s'enfuit ensemble comme l'eau ?… 6+6 b
25 Cet inquiet baiser qui jamais ne s'attarde, 6+6 a
Souhaitais-je en nourrir mon désir emporté ? 6+6 b
Ai-je rêvé sentir sur mon âme hagarde 6+6 a
La danse de ton vice et de ta vérité ? 6+6 b
T'ai-je appelée, O toi qui n'es pas le mensonge 6+6
mètre profil métrique : 6=6
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