Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DLR_10/DLR933
Lucie DELARUE-MARDRUS
MORT ET PRINTEMPS
1932
LA PESANTEUR
Malgré tous les désirs qui gonflent nos poitrines, 6+6 a
Nous qui sommes jaloux des ailes en plein vol, 6+6 b
La pesanteur a mis à nos pieds des racines 6+6 a
Mobiles, qui toujours nous attachent au sol. 6+6 b
5 Retenus comme sont les chênes et les hêtres, 6+6 a
Nous croyons que marcher nous fait libres dans l'air. 6+6 b
Cependant, invisible, et qui suit tous les êtres, 6+6 a
Sous nous la pesanteur traîne, boulet amer. 6+6 b
Et nous allons, menant nos courses triomphales, 6+6 a
10 Et, parce que nos pas nous font changer de lieu, 6+6 b
Orgueilleux et naïfs nous nous croyons le dieu, 6+6 b
Sous l'immobilité des voûtes végétales. 6+6 a
Implacable, pourtant, la racine nous suit, 6+6 a
Double, collée, à nos semelles prisonnières, 6−6 b
15 Tout comme le reflet serpentin des lumières 6+6 b
Suit sur mer un bateau qui voyage de nuit. 6+6 a
mètre profil métrique : 6−6
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