Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DLR_1/DLR68
Lucie DELARUE-MARDRUS
OCCIDENT
1901
L'ÂME DES RUES
REFLETS
Je t'ai dans mes regards, la ville ! ample grisaille 6+6 a
Que j'ai vue, accoudée aux ponts monumentaux, 6+6 b
Les soirs que mon cœur las de n'être rien qui vaille 6+6 a
Pesait tant vers l'horreur tentatrice des eaux. 6+6 b
5 Mes iris sont encor large ouverts sur ton fleuve 6+6 a
Qui noyait, renversés, trop d'édifices lourds, 6+6 b
Où, fantôme ambigu traînant des deuils de veuve, 6+6 a
Je me savais passer lentement à rebours, 6+6 b
Parmi tes tours d'orgueil et tes arches famées, 6+6 a
10 Alors que le couchant éclos comme un matin 6+6 b
Ne flambait plus le ciel factice des fumées, 6+6 a
Calmé dans les douceurs d'un crépuscule éteint ; 6+6 b
Alors qu'en gouttes d'or tombant une par une, 6+6 a
Dardant la vie étrange et sourde des reflets, 6+6 b
15 De toutes ses lueurs pleurait ta masse brune 6+6 a
A même l'eau profonde et ses remous muets 6+6 b
Et qu'en étirements de lumière mouillée, 6+6 a
Grouillement d'astres morts tristement submergés, 6+6 b
Flore d'algues de feu fictive et détaillée, 6+6 a
20 Spirales de phosphore aux rythmes dérangés, 6+6 b
Ainsi cette harmonie animale et qui bouge 6+6 a
Luisait et redoublait lorsque, crevant les eaux, 6+6 b
Traînant leur chevelure en flamme, verte et rouge, 6+6 a
Dans un flot de clartés s'avançaient des bateaux. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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