Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DLR_1/DLR49
Lucie DELARUE-MARDRUS
OCCIDENT
1901
PAROLES I
LA SPHINGE
Notre pensée intime | est un vaste royaume 6+6 a
Dont le drame profond | se déroule tout bas. 6+6 b
Toute chair emprisonne | un ignoré fantôme, 6+6 a
Toute âme est un secret | qui ne se livre pas. 6+6 b
5 Et c'est en vain, ô front ! | que tu cherches l'épaule, 6+6 a
Refuge en qui pleurer, | aimer ou confesser ; 6+6 b
L'être vers l'être va | comme l'aimant au pôle, 6+6 a
Mais l'obstacle aussitôt | vient entre eux se dresser. 6+6 b
Car, au fond de nous tous, | ennemie et maîtresse, 6+6 a
10 La sphinge s'accroupit | sur son dur piédestal 6+6 b
Et tout épanchement | de cœur, toute caresse 6+6 a
Soudain se pétrifie | à son aspect fatal. 6+6 b
Sa présence toujours | aux nôtres se mélange, 6+6 a
Sa croupe désunit | les corps à corps humains ; 6+6 b
15 Au fond de tous les yeux | vit son regard étrange, 6+6 a
Ses griffes sont parmi | les serrements de mains. 6+6 b
Et lorsque nous voulons | regarder en nous-même 6+6 a
Pour nous y consoler | et nous y reposer, 6+6 b
La sphinge est là, tranquille | en sa froideur suprême, 6+6 a
20 L'énigme aux dents et prête | à nous la proposer. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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