Métrique en Ligne
DLR_1/DLR10
Lucie DELARUE-MARDRUS
OCCIDENT
1901
EN PLEIN VENT
RIMES SEPTEMBRALES
Belle, voici venir les heures lentes, lentes 6+6 a
Pose ton front rêveur au glauque des carreaux 6+6 b
Et dilate bien tes prunelles vigilantes. 6−6 a
Que tes yeux voient roussir dans les sentiers ruraux 6+6 b
5 La branche folle qui, triste que l'été meure, 6+6 c
Balance au vent un vol posé de passeraux. 6+6 b
Voici le temps où l'arbre avec ses feuilles pleure 6+6 c
Des pleurs larges tombés par les pâles midis 6+6 a
Et par les minuits clairs qu'un rai de lune effleure ; 6+6 c
10 Pleurs larges, neige jaune aux ornières, tandis 6+6 a
Qu'y mettront tes pas lents un frôlement de soie 6+6 b
Dont fuira l'essaim noir des corbeaux alourdis ; 6+6 a
Pleurs larges reparus dans l'or des feux de joie 6+6 b
Que brûlent à la fois trois bûches de Noël 6+6 c
15 Quand la famille au soir près de l'âtre s'éploie ; 6+6 b
Pleurs larges effarés quand la rage du ciel 6+6 c
Hurlant aux volets clos et dans la cheminée 6+6 a
Interrompt l'aïeul dans son conte habituel 6−6 c
Que tes yeux voient déjà la campagne fanée, 6+6 a
20 L'aube retardataire et les soirs attristants 6+6 b
Vite venus, disant qu'agonise l'année ; 6+6 a
Puis prépare-toi pour les songes mal contents 6−6 b
Que t'apporte le froid comme aux vieilles branlantes 6+6 c
Malgré ta joue où luit le rouge des vingt ans, 6+6 b
25 Car voici s'avancer les heures lentes, lentes 6+6 c
mètre profil métrique : 6−6
forme globale type : terza rima classique
logo du CRISCO logo de l'université