Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DLP_1/DLP26
corpus Pamela Puntel
Albert DELPIT
L'INVASION
1870
1870
XXVI
ORLÉANS
LA PREMIÈRE VICTOIRE
On nous disait :
— Pourquoi | vouloir lutter encor ? 6+6 a
Pourquoi ? Pour y gagner | la victoire ou la mort ! 6+6 a
Eh bien ! cette fois-ci | notre heure est arrivée ! 6+6 b
La vieille âme française | est enfin retrouvée ! 6+6 b
5 Oh ! non ; quand cinq cents ans | notre front s'éleva, 6+6 a
Nous ne pouvions pas être | un peuple qui s'en va ! 6+6 a
Comment ! on aurait vu | d'un coup tomber la France ! 6+6 b
Comment ! plus de courage | au cœur, plus d'espérance, 6+6 b
Plus de foi dans le ciel, | et plus de force en nous ! 6+6 a
10 Allons ! dresse ton front | meurtri, France à genoux ! 6+6 a
Ta coupe d'amertume | est maintenant finie : 6+6 b
Toi qui jetais si loin | l'éclat de ton génie, 6+6 b
Suis toujours, à travers | ton sol ensanglanté, 6+6 a
Ce chemin qui tout droit | mine à la liberté ! 6+6 a
15 Songe qu'il faut lutter cinq mois encore, peut-être. 13 b
Avant de voir enfin | le grand passé renaître, 6+6 b
Et que c'est aujourd'hui | pour ceux qui vont mourir 6+6 a
Un pays tout entier | qu'il faut reconquérir ! 6+6 a
Orléans est repris ! | C'est la première étape ! 6+6 b
Marche !
20 Encor quelques jours, | et Paris leur échappe ! 6+6 b
Et les Maudits verront, | quand l'épée aura lui, 6+6 a
Tous les conscrits d'hier, | vétérans d'aujourd'hui ! 6+6 a
Marche !
— La route est longue | et la lutte est pénible, 6+6 b
Mais nous avons au cœur | une joie indicible. 6+6 b
25 Et ce premier succès | qui nous enfièvre tant 6+6 a
Fera que tes soldats | mourront tous en chantant ! 6+6 a
Marche !
Ils sont refoulés | au delà de la Saône ; 6+6 b
Sois fière ! Parmi nous | n'a reculé personne ; 6+6 b
Aucun de nous n'a fui | les coups à recevoir, 6+6 a
30 Et chacun de tes fils | a bien fait son devoir ! 6+6 a
Les dangers ? à quoi bon ! | la mort ? que nous importe ! 6+6 b
Si nos corps sont meurtris, | notre âme est toujours forte ! 6+6 b
Et pensant aux amis | tombés sur le chemin, 6+6 a
Nous envierons leur sort, | prêts à tomber demain ! 6+6 a
Marche !
35 — Va d'un coup d'aile | à ta sainte frontière : 6+6 b
Quand tu seras debout | en armes, tout entière, 6+6 b
Nous verrons qui des deux | fera ce qu'il a dit, 6+6 a
Du peuple qu'on admire, | ou du roi qu'on maudit ! 6+6 a
Enfin, marche toujours, | France, marche sans cesse ! 6+6 b
40 Jusqu'à ce qu'ayant fait | ton œuvre vengeresse, 6+6 b
Après avoir lutté | deux cents jours pour cela, 6+6 a
Tu puisses étancher | tout le sang qui coula ! 6+6 a
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Et maintenant pensons | que l’œuvre est commencée, 6+6 b
Pensons que vers le ciel | la France était dressée 6+6 b
45 Pour lui montrer ses champs | sillonnés par le feu, 6+6 a
Et qu'à son cri d'appel | vient de répondre Dieu ! 6+6 a
Ne songeons au succès | qu'ont remporté les nôtres 6+6 b
Que pour sentir qu'il doit | être suivi par d'autres ! 6+6 b
Paris doit imiter | Orléans : il le faut ! 6+6 a
50 Le premier pas est fait ; | eh bien ! montons plus haut ! 6+6 a
Orléans, Tours, Paris : | de la Seine à la Loire, 6+6 b
France !
Nous te ferons | des étapes de gloire ! 6+6 b
  Nous n'avons pas voulu retrancher les pièces qui attestent les enthousiasmes et les saintes croyances de tout un peuple. L'histoire dira si là où il y avait tant de foi, il ne devait pas y avoir héroïsme. (NOTE DE L'ÉDITEUR.)
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