Métrique en Ligne
DES_4/DES364
Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES INÉDITES
1860
AMOUR
TROP TARD
Il a parlé. Prévoyante ou légère, 4+6 a
Sa voix cruelle et qui m’était si chère 4+6 a
A dit ces mots qui m’atteignaient tout bas : 4+6 a
« Vous qui savez aimer, ne m’aimez pas ! 4+6 a
5 « Ne m’aimez pas si vous êtes sensible ; 4+6 a
« Jamais sur moi n’a plané le bonheur. 4+6 b
« Je suis bizarre et peut-être inflexible ; 4+6 a
« L’amour veut trop : l’amour veut tout un cœur. 4+6 b
« Je hais ses pleurs, sa grâce ou sa colère ; 4+6 a
10 « Ses fers jamais n’entraveront mes pas. » 4+6 b
Il parle ainsi celui qui m’a su plaire 4+6 a
Qu’un peu plus tôt cette voix qui m’éclaire 4+6 a
N’a-t-elle dit, moins flatteuse et moins bas : 4+6 b
« Vous qui savez aimer, ne m’aimez pas ! 4+6 b
15 « Ne m’aimez pas ; l’âme demande l’âme ; 4+6 a
« L’insecte ardent brille aussi près des fleurs. 4+6 b
« Il éblouit, mais il n’a point de flamme ; 4+6 a
« La rose a froid sous ses froides lueurs. 4+6 b
« Vaine étincelle échappée à la cendre, 4+6 a
20 « Mon sort qui brille égarerait vos pas. » 4+6 b
Il parle ainsi, lui que j’ai cru si tendre ! 4+6 a
Ah ! pour forcer ma raison à l’entendre, 4+6 a
Il dit trop tard, ou bien il dit trop bas : 4+6 b
« Vous qui savez aimer, ne m’aimez pas ! » 4+6 b
mètre profil métrique : 4+6
forme globale type : suite de strophes
schéma : 2[aa] 2[abab] 2[abaabb]
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