L’ÂME DE PAGANINI |
On dirait sous sa corde et sans frein et sans règle
Un nid de rossignols couvé par des yeux d’aigle.
|
Prosper Valmore. |
Doux comme le soupir de l’enfant qui sommeille,
Un son vague et plaintif se répand dans les airs.
Est-ce un écho du ciel qui charme notre oreille ?
Est-ce un soupir d’amour de la terre et des mers ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Jamais aucune main sur la corde sonore
Ne guida dans ses jeux sa main novice encore.
L’homme n’enseigne pas ce qu’inspire le ciel ;
Le ruisseau n’apprend pas à couler dans sa pente,
L’aigle à fendre les airs d’une aile indépendante,
L’abeille à composer son miel.
|
Alphonse de Lamartine. |
|
|
|
|
|
|
|
|
45 |
Car, on dit que naguère│un cœur de jeune femme, |
6+6 |
a |
|
À force de l’aimer,│mourut ! et s’enferma |
6+6 |
b |
|
Sous l’érable sonore│où palpite sa flamme, |
6+6 |
a |
|
Pour répondre toujours│à celui qu’elle aima ! |
6+6 |
b |
|
C’est sur ce cœur voilé│qu’il frappe ses prodiges, |
6+6 |
a |
50 |
Et ses sanglots d’amour,│et sa prière aux cieux, |
6+6 |
b |
|
Et tous ses cris délicieux ! |
8 |
b |
|
Ils sont deux ! toujours deux│au fond de leurs prestiges : |
6+6 |
a |
|
Elle ! à lui demander│de toujours la chérir, |
6+6 |
a |
|
À lui reprocher, lui !│d’avoir voulu mourir. |
6+6 |
a |
55 |
Oh ! comme ils s’isolent ensemble |
8 |
a |
|
Pour causer de ciel et d’amour ! |
8 |
b |
|
L’heure sans nom qui les rassemble |
8 |
a |
|
N’a plus de nuit, n’a plus de jour. |
8 |
b |
|
Leur chaste et brûlante souffrance |
8 |
a |
60 |
S’abreuve en tremblant d’espérance ; |
8 |
a |
|
Car, dans un profond souvenir, |
8 |
a |
|
Que de croyance et d’avenir ! |
8 |
a |
|
|
|
|
|
mètre |
profils métriques : 8, 6+6
|
|