Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
DES_1/DES71
Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES
1830
ÉLÉGIES
À MADAME SOPHIE GAY
Lyon.
Vous dont la voix absente enhardit mon courage, 6+6 a
Vous, qui m’avez cherchée en mon obscur séjour, 6+6 b
Dont le désir charmant de me faire un beau jour 6+6 b
A ralenti d’un jour le rapide voyage ; 6+6 a
5 Sophie, éprouvez-vous ce tendre étonnement 6+6 a
Qui naît d’une amitié nouvelle ? 8 b
Votre cœur, moins distrait, sent-il en ce moment 6+6 a
Qu’un cœur de plus vous nomme et vous appelle ? 4+6 b
De mes regrets nouveaux sentez-vous la moitié ? 6+6 a
10 Ceux qui vous oppressaient remplissent ma mémoire. 6+6 b
Hélas ! en m’apprenant qu’il n’est plus d’amitié, 6+6 a
D’où vient que vous m’y faisiez croire ? 8 b
C’est que vos doux regards étaient fixés sur moi, 6+6 a
C’est que l’amitié même y versait tant de flamme, 6+6 b
15 Qu’en y voyant briller quelques pleurs et votre âme, 6+6 b
En m’effrayant un peu vous rengagiez ma foi. 6+6 a
Qui se croirait heureuse et se dirait aimée, 6+6 a
Si vous ne l’étiez pas ? 6 b
Si quelque âme volage et désaccoutumée 6+6 a
20 Oubliait de chercher son bonheur sur vos pas, 6+6 b
Soyez lente à le croire ; apprenez de moi-même 6+6 a
Qu’on ne change plus quand on aime. 8 a
Ces bords où vos ennuis cherchaient un ciel plus doux, 6+6 a
Ce fleuve enorgueilli d’avoir porté Delphine, 6+6 b
25 L’écho qui dit encor sa voix jeune et divine, 6+6 b
Ici, tout me ressemble et tout parle de vous. 6+6 a
Dans le trouble riant d’une fête imprévue, 6+6 a
Où parut un moment m’oublier la douleur, 6+6 b
Comme un bel arbrisseau, fier de sa tendre fleur, 6+6 b
30 N’est-ce donc pas vous que j’ai vue ? 8 a
Quoi ! les ai-je rêvés, ces rapides discours, 6+6 a
Cette ombre plus rapide et belle comme un songe, 6+6 b
Celte amitié promise ?… Oh ! si c’est un mensonge, 6+6 b
Laissez-le me bercer toujours ! 8 a
35 Mais le plaisir s’arrête. 6 a
Vous partez : de la fête 6 a
L’éclat s’est effacé. 6 a
Sous de longs flots d’ébène 6 b
La nuit couvre la plaine 6 b
40 Où Delphine et sa mère et ma joie ont passé. 6+6 a
Pardonnez, si mon âme à son chant monotone 6+6 a
Retourne en voyant fuir les muses et les fleurs. 6+6 b
Vous partez, et voici l’automne ; 8 a
On dirait qu’elle attend des pleurs. 8 b
45 L’été vient d’épuiser sa dernière corbeille ; 6+6 a
Pour vous revoir sourire il s’est éteint plus tard, 6+6 b
Et septembre au ciel gris, avec votre départ, 6+6 b
A vu fuir la dernière abeille. 8 a
La feuille commence à jaunir, 8 a
50 Les bois vont perdre leur parure ; 8 b
Déjà pour les amours, qu’un regret sait punir, 6+6 a
Leur froide retraite est moins sûre. 8 b
Quelquefois, sur moi-même arrêtant ma pitié, 6+6 a
Je frémis ; je regarde où s’en va l’espérance ; 6+6 b
55 Elle est loin, et de l’amitié 8 a
J’ai plus que vous peut-être éprouvé l’inconstance ! 6+6 b
Mais vous m’avez parlé : captive à votre voix, 6+6 a
Tout ce que vous disiez, j’aurais voulu l’écrire, 6+6 b
Et tout ce que de vous à présent je reçois, 6+6 a
60 Oh ! que ne puis-je encor vous entendre le dire ! 6+6 b
mètre profils métriques : 8, 6, 6+6, (4+6)
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