Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DES_1/DES66
Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES
1830
ÉLÉGIES
POINT D’ADIEU
Vous, dont l’austérité | condamne la tendresse, 6+6 a
Vous, dont le froid printemps | s’est perdu sans ivresse, 6+6 a
Qui n’offrez à l’amour | que des yeux en courroux, 6+6 b
Pardonnez-moi mes vers, | s’ils passent devant vous. 6+6 b
5 Toi, dont l’âme, à la fois | aimante et malheureuse, 6+6 a
D’une âme qui t’entende | appelle l’entretien, 6+6 b
Si je puis rencontrer | ta paupière rêveuse, 6+6 a
Devine mon secret, | devine… c’est le tien. 6+6 b
Presse alors sur ton cœur | ces écrits pleins de larmes. 6+6 a
10 Dis-toi : Qu’elle a souffert, | que je la plains, quel sort ! 6+6 b
Mais d’un bien que j’attends | si je goûte les charmes, 6+6 a
Dis-toi : Qu’elle est heureuse ! | elle est calme, elle dort. 6+6 b
Si je m’éveille, écoute ! | une voix consolante 6+6 a
Suivra, sans les troubler, | tes pas silencieux, 6+6 b
15 Et portera ces mots | à ta douleur brûlante : 6+6 a
Viens ! ne crains pas la mort, | on aime dans les cieux ! 6+6 b
Viens ! la mort n’est qu’un pas dans l’ombre, 8 a
Viens ! l’exil est doux à franchir : 8 b
C’est le jour après la nuit sombre, 8 a
20 C’est son Dieu qu’on vient de fléchir. 8 b
Oui, le malheur finit. | Et moi, je vais t’attendre ; 6+6 a
Mon âme va chercher | ce qu’elle osa prévoir : 6+6 b
Point d’adieu ; non, ce mot | est l’effroi d’un cœur tendre ; 6+6 a
C’est à toi, qui m’entends, | que je crie : Au revoir ! 6+6 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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