Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
DES_1/DES50
Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES
1830
ÉLÉGIES
ÉLÉGIE
Il avait dit un jour : « Que ne puis-je auprès d’elle, 6+6 a
(Elle, alors, c’était moi !) que ne puis-je chercher 6+6 b
Ce bonheur entrevu qu’elle veut me cacher ! 6+6 b
Son cœur paraît si tendre ; oh ! s’il était fidèle ! » 6+6 a
5 Puis, fixant ses regards sur mon front abattu, 6+6 a
Du charme de ses yeux il m’accablait encore, 6+6 b
Et ses yeux, que j’adore, 6 b
Portaient jusqu’à mon cœur : « Je te parle, entends-tu ? » 6+6 a
Trop bien ! A-t-il soumis mes plus chères années ? 6+6 a
10 Je n’y trouve que lui, rien ne me fut si cher ! 6+6 b
Et pourtant mes amours, mes heures fortunées, 6+6 a
N’était-ce pas hier ? 6 b
Que la vie est rapide et paresseuse ensemble ! 6+6 a
Dans ma main qui s’égare, et qui brûle, et qui tremble, 6+6 a
15 Que sa coupe fragile est lente à se briser ! 6+6 a
Ciel ! que j’y bois de pleurs avant de l’épuiser ! 6+6 a
Mes inutiles jours tombent comme les feuilles 6+6 a
Qu’un vent d’automne emporte en murmurant : 4+6 b
Ce n’est plus toi qui les accueilles : 8 a
20 Qu’importe leur sort en mourant ?… 8 b
Eh bien ! que rien ne les arrête ; 8 a
Je les donne au tombeau ; je m’y traîne à mon tour ; 6+6 b
Et comme on oublie une fête, 8 a
Jeune encor, j’oublîrai l’amour. 8 b
25 Pour beaucoup d’avenir j’ai trop peu de courage ; 6+6 a
Oui ! je le sens au poids de mes jours malheureux, 6+6 b
Ma vie est un orage affreux 8 b
Qui ne peut être un long orage. 8 a
mètre profils métriques : 6, 8, 6+6, (4+6)
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