Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
DES_1/DES47
Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES
1830
ÉLÉGIES
ÉLÉGIE
Ma sœur, il est parti !ma sœur, il m’abandonne ! 6+6 a
Je sais qu’il m’abandonne,et j’attends, et je meurs, 6+6 b
Je meurs. Embrasse-moi,pleure pour moi… pardonne 6+6 a
Je n’ai pas une larme,et j’ai besoin de pleurs. 6+6 b
5 Tu gémis ? Que je t’aime !Oh ! jamais le sourire 6+6 a
Ne te rendit plus belleaux plus beaux de nos jours. 6+6 b
Tourne vers moi les yeux,si tu plains mon délire ; 6+6 a
Si tes yeux ont des pleurs,regarde-moi toujours. 6+6 b
Mais retiens tes sanglots.Il m’appelle, il me touche, 6+6 a
10 Son souffle en me cherchantvient d’effleurer ma bouche. 6+6 a
Laisse, tandis qu’il brûleet passe autour de nous, 6+6 a
Laisse-moi reposermon front sur tes genoux. 6+6 a
Écoute ! ici, ce soir,à moi-même cachée, 6+6 a
Je ne sais quelle forceattirait mon ennui : 6+6 b
15 Ce n’était plus son ombreà mes pas attachée, 6+6 a
 Oh ! ma sœur, c’était lui ! 6 b
C’était lui, mais changé,mais triste. Sa voix tendre 6+6 a
Avait pris des accentsinconnus aux mortels, 6+6 b
Plus ravissants, plus purs,comme on croit les entendre 6+6 a
20 Quand on rêve des cieuxaux pieds des saints autels. 6+6 b
Il parlait, et ma vieétait près de s’éteindre. 6+6 a
L’étonnement, l’effroi,ce doux effroi du cœur, 6+6 b
M’enchnait devant lui.Je l’écoutais se plaindre, 6+6 a
Et, mourante pour lui,je plaignais mon vainqueur… 6+6 b
25 Il parlait, il rendaitla nature attentive ; 6+6 a
Tout se taisait. Des ventsl’haleine était captive ; 6+6 a
Du rossignol émule chant semblait mourir ; 6+6 a
On t dit que l’eau mêmeoubliait de courir. 6+6 a
Hélas ! qu’avait-il faitalors pour me déplaire ? 6+6 a
30  Il gémissait,me cherchait comme toi. 4+6 b
 Non, je n’avais plus de colère, 8 a
Il n’était plus coupable,il était devant moi. 6+6 b
Sais-tu ce qu’il m’a dit ?des reproches… des larmes… 6+6 a
 Il sait pleurer, ma sœur ! 6 b
35 Ô Dieu ! que sur son frontla tristesse a de charmes ! 6+6 a
Que j’aimais de ses yeuxla brûlante douceur ! 6+6 b
Sa plainte m’accusait ;le crime… je l’ignore : 6+6 a
J’ai fait pour l’expliquerdes efforts superflus. 6+6 b
Ces mots seuls m’ont frappée,il me les crie encore : 6+6 a
40  « Je ne te verrai plus ! » 6 b
Et je l’ai laissé fuir,et ma langue glacée 6+6 a
A murmuré son nomqu’il n’a pas entendu ; 6+6 b
Et sans saisir sa mainma main s’est avancée, 6+6 a
Et mon dernier adieudans les airs s’est perdu. 6+6 b
mètre profils métriques : 6, 6+6, (4+6), (8)
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